LE MAGAZINE
d'ExpoRevue


Fabian Cerredo

"La touche c'est l'empreinte d'une énergie", dit Fabian Cerredo, en appliquant voluptueusement une large brosse, épaissement enduite d'un ton acidulé, sur sa nouvelle toile en chantier. Toujours, il travaille. Toujours, il transpire. Sa peinture est toute en gestes, en éclaboussures maîtrisées, en matière labourée. Les formes, il les cuisine, les façonne. La toile, il la pétrit, comme on caresse une maîtresse bien en chair. Et tout cela vit, palpite, soupire. Tout cela gargouille comme une planète entrain de naître.

Tout cela définit amplement, charnellement, la notion de création. La peinture de Fabian Cerredo est à la fois généreuse et tourmentée. "Le baroque trouve son équilibre dans l'instabilité", dit-il aussi. Et cet adjectif qualificatif convient au monde qu'il nous donne à voir. Un monde populaire, goulu, solaire. Un monde aussi truculent et capiteux que les jardins et les festins de son Argentine natale. Un monde fichtrement bien construit où les morts bandent encore, aiment éternellement, au-delà de la terre qui les ensevelit et de la mémoire qui les oublie. Ainsi en va-t-il du Transi que Fabian Cerredo vient de peindre pour l'exposition de Bar-le-Duc : recroquevillé comme une momie précolombienne, ce squelette là trouve encore l'énergie de tendre son cœur vers le ciel. L'amour, toujours. L'amour.

Françoise Monnin

Truculent







Capiteux

  Informations
  Transi d'aujourd'hui,
  Fleur de Peau,
  Collection du Frac Lorraine,
  Cabinet d'Anatomie,
  L'âme et le Corps.
  Lydie Aricks
  Hans Bouman
  Nicolas Chénard
  Jean-Jacques Dournon
  Michel Haas
  Jean-Robert Ipoustéguy
  Fred Kleinberg
  Richard Laillier
  Sylvia Lidberg
  Bengt Lindström
  Sandra Martagex
  Denis Monfleur
  Emmanuelle Renard
  Robert Sobocinski
  Jean-Michel Solvès
  Benoît Tranchant
  Vladimir Velickovic
  Jean-Luc Tartarin

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