L'Opéra de Stanley
Truc-Anh
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Truc-Anh, Stanley, Le Purgatoire, 2008

L'Opéra de Stanley est un ensemble de tableaux photographiques dans lesquels Stanley apparaît dans des décors qui, bien que réels, basculent dans le citationnel et le fantastique.
Opéra car chaque image apparait comme une représentation, une scène issue d'un plus vaste ensemble. Chacune forme une bride de narration. Des histoires comme suspendues, sans début, ni fin, ponctuelles et non linéaires. Au centre, Stanley. Statique et neutre, apparition fantômatique, systématiquement déguisé d'une sorte de grenouillère, costume de pseudo super héros de grande surface ou d'une réminiscence du syndrome Peter Pan. Soit, entre le lapin de Donnie Darko et le costume de Spider Man, première version.

Il s'agit d'un espace et d'un prénom. Ce dernier confère un caractère familier et rend presque attendrissant ce "loser". Pourtant, si Stanley fixe le spectateur et lui fait face, il reste masqué. Ce n'est pas un héros vertueux, façon comic's américains - depuis Batman, ou Hulk, beaucoup ont un coté noir, ou obscur, mais Stanley, lui, n'a même pas de vertu ou de pouvoir spécifique -. Comic's qui sont volontiers cités, notamment au travers des titres, tout comme d'autres références à la culture cinématographique et à la BD, mais aussi au mythe de Narcisse, au poker ou encore aux films d'horreur.
Sorte d'explorateur du mental, Stanley expérimente ces situations, ressassant souvenirs, peurs, désirs et envies troubles. Truc-Anh reprend le rôle de celui qui hantait les abîmes de son enfance, de toute enfance, et qui rode désormais dans ces images. La menace fantôme du loser contre-attaque.
En outre, l'image du héros est à la fois une métaphore et une dérision du statut même de l'artiste, ainsi déjoué.

Mais ce qui est visible est réel et l'apparition devient palpable, introduisant un aspect dissonant et inquiétant. Pas de trucage, le décor est réel et parcouru. Pourtant c'est une image, pensée et construite, limpide, où Stanley figure perpétuellement seul. Grinçant et triste.
En position de retrait et d'observation, il reste à l'abri, en dehors de toute nécessité extérieure. Il n'est pas dans l'action mais dans la présence. Toujours le même mais chaque fois renouvelé, dégageant une certaine homogénéité dans la série sans pour autant n'être qu'une suite logique. Chaque mise en situation représente un endroit commun et pourtant insolite, anodin mais incongru, comme un toit de Manhattan qui traduit un espace sans limite, infini. Et pourtant, ce monde de Stanley nous rendrait presque claustrophobes.

Coming soon, la mort de Stanley. Annoncée comme un événement. Une mort fictive puisqu'il n'est lui-même qu'un personnage complètement fictif. La mort de quelqu'un qui n'existe même pas.
Là réside cette envie de résister au temps. Cette mort fictive prématurée donnerait une dimension nouvelle et sacrale à Stanley. Naissance du mythe. Plus de limite, jusqu'au seuil du don d'ubiquité. Stanley mourra avant même d'avoir vécu, tout en subsistant partout.
 
Jennifer Beauloye
Bruxelles, août 2008
 
 
PÔZE II, Palais des Beaux-Arts, Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles, jusqu'au 7 septembre 2008.
Dans le cadre de l'Eté de la Photographie, une série de 10 photographies issues de L'Opéra de Stanley passe en diaporama sur les écrans de l'exposition PÔZE II www.bozar.be.

Impermanence, DK Gallery, Rollebaan 71, Rhode-Saint-Genese, jusqu'au 29 août 2008
Un dyptique (2 photos) sera exposé dans l'exposition collective www.dekleinegallery.be

L'opéra de Stanley, Librairie Saint-Hubert, 2 Galerie du Roi, 1000, Bruxelles, de septembre 2008 à janvier 2009
A raison d'une photo par mois, et ce jusque janvier 2009, la librairie Saint-Hubert exposera une photo de L'Opéra de Stanley, parallèlement à l'exposition de Johan Muyle. Chaque mois la photo changera et le cycle s'achêvera en janvier 2009 par une exposition solo qui reprendra l'ensemble de la série www.librairie-saint-hubert.com

Narcisse, Galerie Purity Room, Rosendal, 27 septembre 2008
Pour l'ouverture de la galerie Purity Room à Rosendal, conjoitement à l'exposition de Danielle Lemaire, L'Opéra de Stanley sera exposé avec d'autres travaux, peintures et pliages.

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