L'alchimie minimaliste de Santoro

Nini Pasquale Santoro

Nini Pasquale Santoro

mythologie







grecque







géométrico-







poétique







d'une beauté







simple,







mais magique



Le parcours artistique de Nini Pasquale Santoro est à l'image de sa personnalité : débordante de créativité, généreuse, prolifique mais jamais spéculative. C'est peut-être pour ces raisons, qu'au panthéon de la sculpture italienne d'après-guerre, son nom n'ait pas encore trouvé la place méritée.

Montrées, notamment à la Biennale de Paris et au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, au début des années 70, ses sculptures en acier de la série des "Achéens", ont pourtant résisté au temps et aux modes. Ses péripéties littéraires dans la mythologie grecque sont souvent à la base de ses compositions sculpturales qu'il réalise avec une certaine subtilité du geste dans un langage narratif simplifié.

Nini Pasquale Santoro

Les sculptures en acier inoxydable étincelant se présentent à nous comme des figures étranges, abstraites et dépouillées et semblent refléter la lutte entre les forces du sol et le mouvement de l'air. Que ce soit en posture isolée ou en alignement suggestif, ses "héros" évoquent, selon leur dispositif, les archétypes qui habitent notre mémoire. Conçues dans les années post-minimalistes, ses sculptures s'inscrivent selon Jacques Lassaigne "dans un jeu de forme et une combinaison de matériaux dont l'alchimie nous demeure secrète".

Souvent libérées de leur socle, elles évoluent dans l'espace pour former une installation dans laquelle le spectateur participe par le parcours qu'il trace lui-même dans l'œuvre. Des parties circulaires alternent avec des éléments verticaux et obliques, de sorte à nous donner la possibilité de les compléter dans l'espace et de créer ainsi un ensemble géométrico-poétique d'une beauté simple, mais magique.

Nini Pasquale Santoro

Santoro réussit à faire vibrer ses sculptures qui occupent l'espace comme une calligraphie matérialisée, dont les signes parlent un langage paradoxalement secret et universel.

La froideur apparente du matériau ainsi que la simplicité de la forme réduisent ses sculptures à l'essentiel sans cacher pour autant une certaine sensualité et chaleur, caractéristiques à l'ensemble de son œuvre, sculpturale, picturale et graphique. Si elle ne nous donne qu'un petit échantillon du travail artistique de Santoro, l'exposition à Luxembourg nous aura permis, néanmoins, de replacer cette œuvre dans le contexte de la sculpture postmoderne et de juger son importance et sa singularité dans le développement multiforme de l'art d'aujourd'hui.

Paul di Felice
Luxembourg, janvier 2004

Nini Pasquale Santoro


Texte paru dans le catalogue de l'exposition organisée par l'Institut italien à la Chapelle du Rham à Luxembourg-Cents du 18 décembre 2003 au 18 janvier 2004

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