Fondation François Pinault
à la Punta Della Dogana
Fondation Fran¨ois Pinault
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Fondation François Pinault

La déesse Fortuna de 1677, Fondation Fran¨ois Pinault

 
 
 
 
La reconversion d'une Douane de Mer en Centre d'Art Contemporain à Venise en Italie.

L'ouverture est le 6 juin 2009 en même temps que la 53ème Biennale Internationale d'Art de Venise. Un édifice sur un emplacement stratégique abandonné depuis un certain temps et restauré par Tadao Ando architecte japonais. Il reste dans la tradition du Sérénissime Eh oui, c'est à Venise qu'est né le premier musée occidental au XIIème siècle. Un équilibre entre mémoire du passé et exigence du présent.
En juillet 2006, la ville de Venise lance un concours pour la création d'un Centre d'Art Contemporain à la Punta della Dogano. Jean Jacques Aillagon directeur alors du Palazzo Grassi acheté en 2005 par François Pinault propose sa candidature, ainsi que la Fondation Salomon R. Guggenheim. En avril 2007 il remporte la compétition. Il est remplacé depuis septembre 2007 par Monique Veaute. Le 8 juin 2007, François Pinault signe la convention de partenariat entre la ville de Venise et le Palazzo Grassi pour une durée de 33 ans. Les travaux de restauration se sont déroulés de janvier 2008 à Mars 2009.

La Douane de Mer dont le volume représente un triangle d'une superficie de 5.000m2 se situe à la pointe de l'île de Dorsoduro, où se rejoignent le Grand Canal et le Canal de la Giudecca,. Les deux façades comportent 20 portes avec transversalement 9 nefs. Il a fallu renforcer la protection contre l'eau. Le sol se situe à 1m50 au dessus du niveau de la mer, celle de la Place Saint Marc est à 0,90 m. Pour renforcer cette protection, une dalle d'étanchéité de 2500m2 a été faite.
Pour les fondations, une reprise des micro-pieux a été nécessaire. Les murs en brique ont été restaurés en harmonie avec les pierres originelles, afin d'éliminer les facteurs de dégradation par la méthode du "scuci-cuci" (découdre – recoudre).
Des traitements biocides ont été nécessaires pour la corrosion biologique contre les marées. Le caractère historique a été respecté pour la mise en place des équipements mécaniques, l'humidité et la température ainsi que le réseau électrique pour les œuvres d'art. Les éléments réalisés en béton architectonique comprennent les noyaux techniques. Le "cube" situé au centre du musée avec son dallage vénitien traditionnel "masegni" rappelle le passé. Ailleurs, le sol est réalisé en ciment et au premier étage en linoléum. Dans le sol, se trouve 28 kilomètres de serpentin où circule l'eau chaude pour le chauffage. La dégradation avancée des 20 portes monumentales ont été restaurées par des menuiseries métalliques. Les 130 fermes de la toiture ont été refaites avec 9000 m2 de bois. Pour la toiture 90.000 tuiles ont été posées.
A l'extérieur, au bout et au-dessus des bâtiments, deux atlantes portent un globe surmonté d'une allégorie "la Fortune" du XVII siècle, le tout restauré. Le chantier a mobilisé une moyenne de 120 ouvriers pour un total de 300.000 heures de travail non stop pendant 14 mois, le coût des travaux fut de 20 millions d'euros.

Tadao Ando à l'heure actuelle continue le Musée maritime d'Abu Dhabi commencé en 2006, proche du Louvre de Jean Nouvel sur l'île de Saadiyat. Il collabore depuis 2001 avec François Pinault. Il devait construire le musée de François Pinault sur l'île Seguin à Paris, projet anulé. Il fit également la restauration du Palais Grassi en 2005.
L'exposition inaugurale dont le titre est "Mapping the Studio : Artists from the François Pinault Collection" sous la direction conjointe d' Alison M. Gingeras, elle sera une des co-organisatrice de l'exposition "Pop Life : Art in a Material World" à la Tate Modern de Londres du 1er octobre prochain au 17 janvier 2010 et de Francesco Bonami, il sera le commissaire de la 75ème Withney Biennal of American Art à NY en mars 2010, commissaires d'exposition avec quelques 300 œuvres. Elle investit également le Palazzo Grassi.
Le titre de l'exposition est emprunté à la fameuse vidéo de Bruce Nauman . La vie nocturne de son atelier filmé par infrarouge habité par certains petits mammifères s'inspire de l'essence même de la création qui repose tour à tour sur la liberté de l'artiste, son intuition, son imagination, ses doutes, son audace et sa curiosité. Cette compréhension artistique partagée guide François Pinault dans son choix artistique. Cet artiste américain vient d'avoir le Lion d'Or de la 53ème Biennale de Venise du meilleur pavillon national, donc américain, lié plutôt à une reconnaissance tardive, il est né en 1941. Trois de ses expositions sont éparpillées dans Venise à l'université Ca'Foscari le long du grand Canal face au Palazzo Grassi, à l'IUAV de Venise près de la gare et au pavillon officiel américain aux Giardini.
Cette exposition est entre autre, la démarche d'un grand collectionneur, de la montrer, pas seulement, mais aller au-delà. C'est aussi d'expliquer le choix, la prise de risque, le processus complexe d'une collection dans une époque en évolution permanente, d'accompagner la création d'œuvres auprès des artistes de notre temps. De même que la vision personnelle et passionnée d'un collectionneur met en valeur l'atelier d'artiste et, entre les œuvres d'artistes confirmés et d'artistes émergents comme Richard Hughes, Lee Lozano, Nate Lownam, de ces 40 dernières années.

A la pointe de l'édifice, à l'extérieur, se dresse majestueusement une sculpture d'une grande blancheur, d'un jeune garçon tenant de sa main droite une grenouille attrapée dans la lagune "Boy with Frog" de toute beauté, de l'artiste américain Charles Ray, faite d'acier inoxydable. On commence l'exposition en traversant le rideau de perles en plastique et d'éléments en métal, comme tel une entrée dans une maison de campagne, "Untitled (blood)" œuvre du défunt Félix Gonzales –Torres. Nous traversons les salles, certaines grandioses. Nous débouchons facilement d'une salle à une autre, les ouvertures ne nous imposent pas un circuit. Nous avons facilement la vue sur un autre espace. La circulation est aisée et facile.
Nous remarquons une sculpture de Mark Handforth, "Man in the moon" au cœur du cube central, au premier étage, représente une image anthropomorphe de la lune suspendue par une chaine reliée à la fameuse sculpture déesse de "la Fortuna" juchée sur la Tour du bâtiment sur une sphère.
Les sept peintures de Sigmar Polke, artiste allemand, de la série "Axial Age" 2005/2007 étaient exposés à la Biennale de Venise en 2007. Elles renvoient à l'expression de Karl Jaspers. Sous les poutrelles de cette salle avec ses ouvertures sur le ciel, les différents matériaux qui composent la série ressortent.
Paul Mc Carty avec sa sculpture "Train Pig Island" 2007 est loin de passer inaperçue, de part sa taille et le thème représenté. En descendant, toute une pièce dans le noire pour "Kandors Full Set" de Mike Kelley représente 21 villes en verre éclairées de différentes couleurs. Les neuf gisants "All" de Maurizio Cattelan couverts de draps en marbre de Carrare sont d'une grande sobriété au pied de la série photographique "Stylized sculptures" en tirage argentique de Hiroshi Sugimoto, un jeux sur le noir et le blanc.
L'installation sous forme de sculptures "Broken Circle" 2006, par Richard Hughes, jeune génération d'artistes, au centre de la salle de couleur sombre s'opposent aux dix panneaux "Coronation of Sesostris" 2000 crayon et pastel sur la toile blanche de Cy Twombly.
Une salle où Mark Grotjahn, également jeune artiste avec ses tableaux «Butterlies" dans la lignée de Ryman varient avec la lumière naturelle accompagne l'immense pièce de bois coulée dans le caoutchouc de Fischli & Weiss. Des pièces exceptionnelles, tout comme celles des frères Jake &Dinos Chapman avec leurs neuf "boites" en verre avec des miniatures de soldats nazis composent leur œuvre refaite "Fucking Hall" détruire dans un incendie londonien en 2000. Rudolph Stingel, Cady Noland, Jeff Koons et Kai Althoff y figurent également.
La conception des 5000m2 des bâtiments avec ses immenses pièces se prêtent aisément à ses œuvres de grande taille et avec une lumière parfaitement bien diffuse, des œuvres pas toujours très gaies avec un côté quelque peu macabre. L'impression d'immensité les œuvres deviennent minimalistes. La mise en place des œuvres coïncident parfaitement.

L'absence d'artistes français est assez significative, il faut aller à deux pas, au Palazzo Grassi pour retrouver Daniel Buren, Martial Raysse et Adel Abdessemed sans oublier la sculpture de Tinguely à l'extérieur côté entrée sur le Grand Canal. Nous retrouvons avec plaisir l'œuvre immense de Takashi Murakami "The Emergence of Goda t the Reverseal of Fate "seize panneaux, deux années de travail la plus importante œuvre de sa carrière, un travail fou conçu spécialement pour François Pinault. Nous retrouvons également toute une pièce de dessins de 1983 à 1999 de Raymond Pettibon, artiste américain moins connu du public français mais dont François Pinault achète depuis longtemps. Les œuvres sont moins récentes pour la plupart donc plus connues. Les salles sont différentes, dans un autre style et moins spacieuses.

François Pinault, homme d'affaires français d'origine bretonne, le drapeau breton flotte au dessus de la pointe est effectivement un très grand collectionneur. Il désire partager ses convictions, ses passions, son audace, sa générosité, son originalité avec le plus large public possible. Le détour est assez spectaculaire. En même temps, il présente une partie de sa collection à Dinard "Qui a peur des artistes" jusqu'au 13 septembre à Dinard en France
 
Elisabeth Petibon
Venezia, août 2009
 
 
Punta Della Dogana, Dorsoduro,2, 30123 Venezia.
Palazzo Grassi, Campo San Samuele, 3231, 30124 Venezia.
Ouvert tous les jours de 10h à 19h sauf le mardi.
www.palazzograssi.it - tél. : +39 041 523 16 80
Lire aussi : Making Worlds et Biennale de Venise 2009

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