Jean-Michel Meurice, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Jean-Michel Meurice
à la Galerie Guillaume, Paris
 
 
Il se trouve, à Paris, une jeune galerie encore peu médiatique et qui pourtant mérite la plus grande attention : la galerie Guillaume. Fondée par Guillaume Sébastien, le créateur d'Arselou, des œuvres d'art à louer, et magistralement tenue par Florence Delacarte, elle présente, jusqu'au 24 mars 2007, une sélection d'œuvres récentes de Jean-Michel Meurice. Ancien du mouvement "support-surface", Meurice est de ces peintres qui, depuis 40 ans, concentrent leur recherche sur la couleur prise comme telle, et tentent de lui donner la plus grande liberté.
Meurice

le peintre

fuit

les images

Jean-Michel Meurice
 
Cugat 1, 2002, acrylique sur toile 215 x 215cm
courtesy Galerie Guillaume
 
 
"Peindre en aveugle quelque chose que je prévois".

Cinéaste renommé, Meurice le peintre fuit les images. Son intervention s'inscrit dans la matière picturale en intégrant la problématique du support. Ses "ripolin et papier aluminium sur toile", "vinyl rose et blanc" ou  "film aluminium et acrylique sur toile trouée" des années 1960 trouveraient leur place au Palais de Tokyo des années 2000. Et que dire des "cornières", "charnières" et "angles de plafond" des années 1970 ? Les tissus coptes d'Egypte, les fresques romanes de Saint-Savin, l'architecture des Wisigoths, l'art des Omeydades, les fresques de ludius au musée des thermes de Dioclétien, le rouleau du Dit du Genji au Japon du XIIè siècle, Meurice les a dessiné, car il a beaucoup voyagé : il en est revenu avec la certitude que, pour la personne humaine, tracer des lignes de manière régulière est de l'ordre d'une nécessité intérieure universelle.

Des lignes, des lignes de "couleur pure", lit-on (Jean-Michel Meurice  Couleur pure, texte de Paul Louis Rossi, éditions Pérégrines / Le temps qu'il fait) : expression si couramment entendue et pourtant… n'est-il pas secondaire, primaire même, de l'employer ? Soyons plutôt des miroirs, réfléchissons la couleur. Comme le fait Meurice, bien plus subtilement.
 
 
Jean-Michel Meurice
 
Urgell 8, 2004, acrylique sur toile 100 x 100cm
courtesy Galerie Guillaume
 
 
Soudain, dans les années 1980, la ligne fait place à des formes de feuilles. Des feuilles de noyer et d'acanthes, de figuier et de bambous. Des feuilles ou du moins leurs empreintes. "L‚idée est signe des choses, et l'image est signe de l'idée, signe d'un signe…",dit Umberto Ecco dans Le nom de la rose.

Des encres et des teintures, associées au pastel, Jean-Michel Meurice revient pour cette exposition au seul médium de l'acrylique . Mais il invente encore : support carton plume. Il leur donne des formes additionnées, angles et ellipses, et quand il reprend le traditionnel tondo, il fait déborder partiellement sa composition. De même qu'il fait de l'autocitation, lignes et feuilles matissiennes mélées.

Jeu délié et symbolique, délicat et léger, ce dernier travail de Meurice nous attire et nous intrigue comme une plume bercée par les vents.
Olivier de Champris
Paris, février 2007
 
Jean-Michel Meurice
 
Tagasode Ku, 2004, acrylique sur carton plume
courtesy Galerie Guillaume

Galerie Guillaume, 34, rue Arcade, Paris, France, tél.: 33(1) 44 71 07 72

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