Thomas Mazzarella
Panique au village, version Strip-tease
Thomas Mazzarella
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Thomas Mazzarella

Thomas Mazzarella

 
 
Thomas Mazzarella construit de petites peintures narratives faussement naïves. A travers ces représentations apparemment rudimentaires, aux jolies couleurs, et grouillantes de personnages miniatures, ces saynètes se rapprochent plus d'un théâtre de l'absurde grinçant. Elles s'articulent autour de choses simples, trop simples, où fourmillent de petites figures.

Il traite de ses sujets presque nonchalamment, sans intention de discours autre que la présentation d'une culture populaire. Si celle-ci s'apparente majoritairement à la culture américaine (Hollywood, film de série B, mais aussi comics et autres BD), le traitement reste intrinsèquement belge et n'est pas sans rappeler, à certains égards, l'émission Strip-tease. A ce refus d'intellectualisation, correspond dès lors une critique sociétale sousjacente teintée d'un humour sarcastique aux accents belges.

L'ensemble apparait comme une fresque ou une tapisserie, où une certain notion de noblesse artisanale de la peinture ancienne se caractérise par la minutie des détails, et non par la technique. Si les aspects anecdotiques et naïfs sont importants, l'esthétique se veut simple, schématisée, principalement pour en obtenir une lisibilité immédiate. Mais la peinture est pourtant bavarde par la multitude de détails, d'histoires dans l'histoire.

Il semble jouer avec ces petits bonhommes.

Aucun regard prédéterminé ne peut être imposé. Il ne peut qu'être orienté, suggéré. Le reste appartient à l'interprétation que le spectateur en fera. Ces saynètes sont des moments qui soutendent un début et une fin de narration, c'est-à-dire qu'ils suggèrent une bride d'histoire.

Sur un fond de fantasmagories médiévales, dont Mazzarella retient essentiellement l'absence d'une perspective et l'attrait de l'anecdotisme, ses personnages apparaissent dans des situations aussi simples que cocasses. Mais ces images ne sont pas simplifiées pour autant. D'autant que la lecture de certaines est parfois rendue plus complexe, malgré l'apparence, par ce goût pour la peinture décorative et le rabattement dans le plan de ces villages de façadisme, façon Western. C'est précisément ce décalage qui retient l'attention, qui force à découvrir les détails à première vue anodins, déceleurs d'une vision humoristique, voire satirique sur l'absurdité d'habitus et de fonctionnements sociétaux.
 
Jennifer Beauloye
Bruxelles, juin 2008
 
 

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