Bettina Rheims, Rétrospective, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Bettina Rheims
Rétrospective
 
 
Commencée depuis trois ans dans les principaux musées en passant par Oslo, Helsinki, Vienne, Düsseldorf, Bruxelles, Rotterdam, Moscou, cette exposition itinérante s'achève seulement à Lyon en France, pays d'origine de l'artiste, qui vit et travaille à Paris, sa ville de naissance. Son sujet de prédilection est la femme. Nous pouvons admirer 140 photographies de très grand format, issues de plusieurs séries.
Elle est l'une
des artistes
photographe,
les plus
reconnues
dans le
monde entier

Bettina Rheims
 
Le lait miraculeux de la Vierge, Mars 1997, Ville Evrard. Série I.N.R.I.
© Bettina Rheims. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.
 
 
Le corps féminin, qu'il soit nu ou suggéré, connu ou inconnu, d'une plasticité plus ou moins avancée est l'un des thèmes principaux de son travail. Elle se décrit volontiers comme une photographe de la peau. Elle cherche à "donner l'impression qu'on peut tourner autour du corps". Sa marque est de recréer, réinventer en studio ou en extérieur l'espace de la rencontre. Cela ne l'empêche pas en parallèle de faire des photos publicitaires, des commandes pour des magazines de mode de tout pays, des pochettes de disques, des affiches de films et de tourner en 1986 son premier film.

En 1978, elle débute ses clichés dans la rue. Elle se fait connaître par une série de nus, publiée dans Egoïste en 1980 et qui permet deux expositions personnelles en 1981 au Centre Pompidou, puis à la galerie Texbraun à Paris. Ensuite la série "Female Trouble", 1979/91, avec des acrobates et des actrices comme Charlotte Rampling aboutit à une exposition en Allemagne et au Japon. La série "Animal", lien entre le vivant et l'inanimé, est présentée à Paris et New York.
 
 
Bettina Rheims
 
Charlotte Rampling, Septembre 1985, Paris. Série Female Trouble
© Bettina Rheims. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.
 
 
"Modern Lovers", qui saisit par l'appareil le moment où ses modèles d'adolescents androgynes sont hommes et femmes, et découvre le célèbre mannequin Kate Moss inaugure la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 1990, avant de partir en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. La série mythique "Chambre Close", entre 1990/92, début de la collaboration avec Serge Bramly romancier, donne un résultat étonnant dans le monde entier. S'ensuit "Les aveugles", 1992, travail sur les non-voyants.

Et, pourtant la consécration n'arrive qu'en 1999, avec la série "INRI" : la photographie devient une icône, un projet important avec Serge Bramly. Pour ces scènes de la vie de Jésus à l'heure actuelle, le travail demanda 250 figurants, maintes recherches. Quelle plasticité étonnante en découle et d'une telle véracité ! Elle déclencha une violente polémique en France, défrayant la chronique. Cette série continue à tourner dans différents musées.

Elle poursuit avec "X'mas", jeunes à la découverte de leur féminité, Pourquoi m'as-tu abandonnée ?, célébrités dans leur non représentation et Shanghaï, images de femmes les plus diverses de cette ville. Sa dernière série "Héroïnes", réflexion sur le positionnement de la femme dans notre monde actuel, est d'une grande réalité, la vie de ces femmes transpire au travers de leur peau.

Tout l'ensemble était à la galerie de Jérôme et Emmanuelle de Noirmont juste avant le Musée de Lyon. Ces galeristes la proposent depuis 2002, à partir de l'exposition au complet de "Chambre Close". Cette même année, elle fut promue au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur pour l'ensemble de son travail par Jacques Chirac. Rappelons qu'en 1994, elle fut lauréate du Grand Prix de la photographie de la Ville de Paris, qu'en 1995, elle réalisa la photographie officielle du Président de la République. Ce n'est pas évident pour une artiste de cet âge d'accepter une rétrospective de ses œuvres, mais après tout, pourquoi pas. Il est fort regrettable que Paris ne soit pas dans ce projet d'envergure. Heureusement, la Maison Européenne de la photographie est un fervent collectionneur.
Elisabeth Petibon
Lyon, Juillet 2006

Musée d'Art Contemporain de Lyon, 81 Quai Charles de gaulle, 69006 Lyon, du 16 juin au 13 août 2006, tél. : +33 (0)4 72 69 17 17

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