Ben-Ami Koller
En-Joie
 
 
L'homme est fasciné par le corps de la femme.
L'homme artiste joue librement avec, dans ses représentations plastiques.
L'homme est fasciné par la jouissance féminine.
intérieur
physique

Irreprésentable

palpitations
charnelles

Ben-Ami Koller
 
© Lysiane Koller
 
 
D'abord depuis son intérieur physique à elle, à force de la regarder, de la toucher, de la goûter, de la pénétrer, de fouiller son insondable, mais cela n'est que d'être à être. Car il s'agit surtout de la sentir, de la ressentir, de s'ouvrir à elle depuis son intérieur à lui, de jouir et jouer comme elle avec elle dans l'indicible et l'irreprésentable.
Irreprésentable ? Voire.
 
 
Ben-Ami Koller
 
© Lysiane Koller
 
 
Déjà dans les corps représentés on pouvait percevoir les palpitations charnelles, mais il faut faire le saut de la communication profonde, quand tout se mêle et qu'on ne sait plus bien d'où ÇA vient, d'où ÇA exulte, ce qui fait qu'il est compatible d'être deux, d'être liés, d'être un, de se confondre et de garder sa propre individualité…

Cela dépasse le sexe, cela touche à la joie, cette faculté de conjuguer l'extase et l'enthousiasme, cela s'appelle la création, cette expérience d'être traversé par on ne sait quel souffle, on ne sait quelle énergie, d'être saisi par l'innommable et de s'en saisir, d'en faire sa propre création, de redevenir sujet de ce qui vient de l'autre, d'ailleurs, de soi, de ce point où intérieur et extérieur ne s'opposent plus. Cela s'appelle-t-il la Création cette fiction nostalgique de l'avant séparation ?
 
 
Ben-Ami Koller
 
© Lysiane Koller
 
 
C'est alors que la pierre noire devient lave, que l'homme et la femme s'unissent, se réunissent, et le verbe unir désigne tout autant leur union que ce qui leur est commun : matière, vigueur, élation, force immanente et colorée.
Oui, cela ne réside plus dans le sexe, ou pas seulement, mais dans le plexus solaire, comme si, dans ce centre rayonnant, dans ses centres tous les points des corps devenant solaires, l'être humain se reconnaissait chair, mieux : se faisait lui-même chair se récréait dans sa chair, l'acte de création étant aussi charnel que la chair qui en résulte, car le verbe n'est pas un mot mais un acte, le langage n'est pas explicite mais tentative de rendre compte de ce qui ne se peut dire.
Rien de tragique là-dedans : que de l'accomplissement dynamique, toujours en train de se faire (jamais accompli, toujours en accomplissement), que de l'ardeur renouvelée, que de l'intensité joyeuse, que de l'originaire.
Jean-Pierre Klein
Paris, octobre 2005
 
Ben-Ami Koller
 
© Lysiane Koller

Galerie Capazza, Grenier de Villâtre, Nançay, du 1er octobre au 11 décembre, www.capazza-galerie.com

accueil     Art Vivant     édito     Ecrits     Questions     Imprimer     haut de page