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AWS une nouvelle "industrie" pour faire entrer l'art contemporain dans les maisons


Tatiana Trouvé Wall Paper

Tatiana Trouvé
Pierre Ardouvin, Jean-Pierre Bertrand, H.F. Blondeau, Anne Bregeaut, Daniel Buren, Stephane Calais, Claude Closky, Gérard Collin-Thiébaut, Patrick Corillon, Paul-Armand Gette, Vincent Labaume, Bernard lallemand, Bertrand Lavier, Santiago Reyes, Cyrille Martin, Philippe Mayaux, jean-Luc Moulène, Françoise Quardon, Alain Sechas, Tatiana Trouvé

Mehdi Besrour ne manque pas d'imagination. En compagnie de Gilles Touyard qui joue dans cette affaire le rôle de directeur artistique, ils ont lancé en 2001 un nouveau concept de "papiers peints".
En réalité, il s'agit de remplacer les papiers peints et les traditionnelles "litho" que les gens y accrochent souvent tristement, car l'apposition, au gré de chacun, de "stickers" qui ont été créés par une palette d'artistes contemporains en vogue.

La collection 2001-2002 comporte les oeuvres de Pierre Ardouvin, Jean-Pierre Bertrand, HF Blondeau, Anne Bregeaut, Daniel Buren, Stephane Calais, Claude Closky, Gérard Collin-Thiébaut, Patrick Corillon, Paul-Armand Gette, Vincent Labaume, Bernard lallemand, Bertrand Lavier, Santiago Reyes, Cyrille Martin, Philippe Mayaux, jean-Luc Moulène, Françoise Quardon, Alain Sechas, Tatiana Trouvé. Chaque série de stickers est présentée dans un coffret qui comporte en outre les préconisations de composition suggérées par l'artiste, un cartel autocolant mentionant le titre, l'année et le nom de l'artiste et enfin, élement essentiel à toute oeuvre d'art, un certificat d'authenticité signé.

Il est regretable de voir combien l'art contemporain rencontre de difficultés à pousser les portes des résidences des Français. A la fois par ignorance et rejet d'oeuvre trop souvent hermétiques, Ils restent la plupart du temps attachés à des décorations "chromo" ou "kitch". Les écoles ne conduisent que très rarement les élèves dans les musées et les galeries d'art , les écoles d'art tournent souvent le dos à l'art contemporain et la plupart des magazines grand public qui forment le goût à la décoration et à l'aménagement logements et maisons fait une impasse sur l'art contemporain, ne lui laissant aucune chance pour être vulgarisé ou même simplement apprécié. Il en résulte que la grande majorité des Français restent hermétiques à une expression plastique qui, ailleurs, a trouvé sa place naturelle dans l'environnement quotidien.

C'est donc un pari audacieux que les promoteurs de AWS ont lancé : remplacer les papiers peints classiques par un décor conçu par de "vrais" artistes.
La démarche est tellement interessante qu'elle a séduit ces plasticiens renommés qui ont trouvé dans l'opération, en particulier avec Daniel Buren, une façon de renouer avec les idées "avant-gardistes" de démocratisation de l'art.
Malgré une couverture de presse impressionante allant de Beaux-Arts, au Monde, le Figaro, l'Express, Art press et de nombreux autres titres, y compris régionaux, l'affaire est difficile.
Les investissements sont lourds et l'echo du public, assez peu sensibilisé, modeste. Pratiquement aucune institution n'a pris le relais, les contrats de distributions sont encore trop rares pour assurer le succès final. Il faut dire que AWS a sans doute sous estimé l'aspect marketing et commercial d'une telle affaire. Il est en effet difficile de diffuser à grande échelle des oeuvres d'art, même sous forme de sérigraphies, sans un concept et un investissement promotionnel important qui dépasse peut-être la capacité financière de AWS. Par ailleurs le cadre commercial devrait être plus clair, car les distributeurs éventuels ou les galeries d'art ont de la peine à soutenir une affaire dans laquelle leur exclusivité éventuelle est battue en brèche par la vente directe via internet.

L'entreprise mérite cependant d'être soutenue, et ne pas subir le sort ephémère des actions en faveur de l'art contemporain des Prisunic dans les années 60. S'offrir la sérigraphie d'un artiste célèbre pour 230 Euros est certes attractif, encore faut-il le savoir et avoir le goût de l'acheter.

Bernard J. Blum,
octobre 2002

Art Wall Sticker, 8, route de Besançon, F-39600 Arbois
tél. : 0033 3 84 66 16 07, fax. : 0033 3 84 66 1923,
e-mail :
aws@art-wall-sticker.com et site web : www.art-wall-sticker.com

AWS une nouvelle "industrie" pour faire entrer l'art contemporain dans les maisons
Galerie Magda Danysz , 19, rue Emile Durkheim, 75013 Paris, du 7 au 28 décembre 2002.
Images du vernissage du 7 décembre 2002 :

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