Angélique,
exposition de sculptures d'organdi, photos et phototogrammes

Angélique

histoire intemporelle






réalité intérieure






douceur et étrangeté






légèreté de l'être


Le terme de transparence pour Angélique, pourrait être l'apologie d'un discours politique, une réflexion sur le dit et le non-dit, le réel et le non réel, l'absence et la réalité. C'est avant tout, une matière, l'organdi, une mousseline de coton, une trame impalpable d'une blancheur diaphane.
"Cette non-couleur à laquelle je me tiens, le blanc, me semble adéquat à l'effet recherché : L'immatérialité et l'évanescence".
Les sculptures d'Angélique semblent des mirages, des images subliminales qui racontent une histoire intemporelle. La lumière découvre la fibre qui s'expose dans toute son intimité. La trame est l'élément précieux, la peau, l'enveloppe, l'essence même de la forme. La lumière la pénètre et laisse paraître une réalité intérieure et extérieure, exprime une vérité, celle de s 'offrir en entier. Les objets parlent de l'homme, de la nature, le matériau les momifie et les sacralise. La couleur blanche de l'organdi produit une distance avec les objets, leur procure douceur et étrangeté.
Ses sujets sont les archives d'une vie urbaine, un "barbare des villes", une "rappeuse", figures contemporaines d'une nouvelle génération. L'actualité est représentée par un "virus" du sida ou des natures mortes revisitées 21e siècle, "la nature morte au Mac-Donald". "Les baskets Reebook" immortalisent une jeunesse sensible à la marque, au raffinement technologique et sportif, appliqué à une consommation de masse. "Une vanité", crâne humain jeune qu'elle a étudié scientifiquement, mesuré, confectionné, assemblé par des procédés de haute couture : le plein-biais et le droit-fil. Une touche romantique à travers ses bouquets de fleurs imaginaires où le dessin est puisé dans la nature où elle a trouvé des merveilles graphiques.
Ses sculptures sont des objets de haute couture et sont uniquement couture : Sous la dextérité de ses doigts de fée qui s'emploient à plier, sculpter l'organdi de manière chirurgicale, les objets sont créeés dans le détail, l'exercice et la subtilité du point. La lumière livre des détails les plus indicibles, nous introduit comme un voyeur à l'intérieur, dans les profondeurs d'un jardin secret, une intimité formelle. Au prolongement de ses sculptures, la photographie où des formes blanches apparaissent par enchantement, des visages à la Botticelli revivent, une sensation de vie à travers la mort.

Une exposition où l'on circule dans un univers impalpable, une légèreté de l'être. La seule couleur, ses "phototogrammes", des fleurs qui par touches subtiles éveillent le spectateur et le propulse dans une réalité colorée. "Faire de l'Art avec du bonheur" dit elle. L'organdi est devenu le sien.

Céline Catucci
Paris, janvier 2004

Angélique

Galerie Blondel, 4, rue Aubry-Le-Boucher, 75004 Paris
8 janvier au 28 février 2004

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