La soirée des collectionneurs, ou plus exactement le pré-vernissage organisé pour les VIP, a rassemblé près de 300 personnes. "Il y a eu quelques ventes, confirme Olivier Billiard. Mais cette soirée a été imaginée pour permettre aux collectionneurs et au public averti de découvrir dans un contexte privilégié les œuvres exposées. Les collectionneurs ont besoin de temps pour réfléchir et mûrir leurs choix et leurs achats. On mesurera les fruits de cette nouvelle initiative à la clôture."
Le stand exporevue, voisin d'"Hector", le gros chien en résine de Renato Montanaro qui a le grand mérite d'être aux couleurs du portail. Disons qu'Hector est un chien chic !"
Hector, figure emblématique de cette 10è édition de St-art sous un autre angle. Incontournable !
Difficile d'échapper à Carlito Dalceggio. Cet artiste-grapheur, performer quelle que soit l'heure du jour et de la nuit, a inauguré lors du vernissage jeudi le stand d'exporevue. A sa manière bien sûr. Merci Carlito !
Incontournable dans les allées du Wacken, l'expo de l'European Studio Glass Art Association (Esgaa), qui présente une sélection de la collection de verre contemporain du Frac Haute-Normandie. Forte et riche d'une cinquantaine d'œuvres, cette collection est en effet l'une des plus importantes et des plus représentatives dans ce domaine encore peu exploité et méconnu de la création contemporaine. Ici, Angaraib de l'artiste Danny Lane, lit de lamelles de verre assemblées sur une structure de bois (1987).
Pour la petite histoire, l'artiste peintre Sokolowski a dû se laisser aller à l'exercice de la performance lors de la soirée des collectionneurs. Ce qu'il n'a pas manqué de faire avec l'art et la manière. En one-man show à la galerie canadienne Jean-Claude Bergeron, ses toiles étaient en effet restées bloquées à la douane et le stand menaçait de faire bien pâle figure pour la soirée aussi "select" que stratégique des collectionneurs.
Au chapitre de la performance, l'incontournable Carlito Dalceggio connaît une rude concurrence. Emilie Marçot, jeune artiste strasbourgeoise, n'est effectivement pas passée inaperçue dans les allés du Wacken, quand dénudée elle a entrepris de construire, d'habiller, de peindre son propre corps. Son travail interroge le mystère du visage et de l'enveloppe corporelle, surfaces visibles d'une intériorité cachée. La performance qu'elle propose à l'occasion de St-art met en jeu cette question du rapport au corps. Un corps qui se construit à travers une perception intérieure, les rapports à l'autre et les codes sociaux. "Fais moi apparaître" est une invitation pour le spectateur à dénuder l'artiste (la performance d'Emilie Marçot était un parrainage de l'association strasbourgeoise POLART).
L'art conceptuel, l'art de message, et notamment les vidéos se font rares dans les allées de St-art. La célèbre galerie parisienne Marion Meyer, qui expose les grands noms (Klein, Fernand Léger, Christo…), propose cependant la seule installation video de St-art 10 : "Damage" de Tony Oursler. Une sculpture animée en continu par la projection d'un DVD, aussi étonnante qu'intrigante. A découvrir…
Difficile de ne pas le remarquer. Voilà en effet l'œuvre la plus périssable et la moins chère que nous avons dénichée dans les allées du Wacken : le savon "Poncius Pilatus, je m'en lave les mains". Cette pièce imaginée par l'artiste Marc Ledogar explorateur de l'idée du multiple et éditée à 250 exemplaires - ou plutôt n'ayons pas peur des mots - "produit" par la galerie Kahn peut s'acquérir moyennant 10 €.
S'il est une galerie qui figure parmi les fidèles de St-art, citons la galerie Patrick Gaultier de Quimper. La seule représentante de la Bretagne a choisi de présenter dix artistes cette année avec la volonté de surprendre, tant par la qualité que la diversité des œuvres exposées où couleurs, formes, matières, textures et supports se cotoient. Une belle invitation au voyage au cœur de la création contemporaine. Ici, les toiles abstraites du peintre Erick Deroost, une pièce de Nandine Altmayer et une sculpture de verre de Chantal Royant.
"La soirée des collectionneurs organisée en avant-première le mercredi 23 novembre, vue à travers la sculpture "Eclipse" du très célèbre Slovaque Yan Zoritchak. Rappelons en effet qu'à St-art, le verre a toujours eu la vedette. A Strasbourg - et c'est une constance de la proposition artistique strasbourgeoise - "le verre est toujours là", comme le souligne volontiers Olivier Billiard, directeur artistique de la foire. Yan Zoritchak, dont les œuvres entrent dans le catalogue de nombreuses Frac, expose partout dans le monde. Pour découvrir son travail, "vecteur de la pensée pour représenter l'univers" et qui par-delà la force de séduction immédiate ambitionne de "transcrire les incessantes mutations du cosmos", rendez-vous sur le stand de la Galerie Daniel Guidat…
Rendez-vous sur le stand de Castangalerie de Perpignan pour découvrir la peinture de Patrice Palaccio, volontiers désignée par Olivier Billiard comme un travail à ne pas manquer. Comme quoi, la peinture n'est pas morte. Loin s'en faut ! Mieux, elle profiterait d'une nouvelle jeunesse. "C'est la nouvelle peinture, elle est très figurative. On voit qu'elle se rapproche beaucoup de la photo, comme la photo se rapproche beaucoup de la peinture.", poursuit le directeur artistique. Les deux médiums jouent donc de leur ambiguïté picturale pour offrir de nouvelles propositions plastiques très en vogue. Patrice Palaccio, jeune artiste, aime et s'amuse à décliner les images de son temps qu'il traite avec bonheur en utilisant les bonnes vieilles méthodes de la peinture.
Si le verre a la vedette à Strasbourg, il est un autre matériau qui fait une entrée très remarquée au parc des expositions : le plexiglas utilisé sous toutes les coutures. Place donc au plexi choisi par de nombreux artistes comme support privilégié (un retour en force du support-surface ?) ou comme un matériau de choix pour présenter de manière résolument contemporaine leurs créations plastiques.
Olivier Billiard, directeur artistique de St-art depuis quatre ans dans le public, fervent collectionneur dans le privé, donne trois conseils avisés :
1- N'achetez que sur un coup de cœur
2- N'écoutez pas les sirènes de la mode et ne vous laissez pas tenter par les effets aléatoires et néfastes de la spéculation
3- Ecoutez et recueillez les avis des galeries. Ils savent sélectionner les artistes et les meilleurs travaux.
1- N'achetez que sur un coup de cœur
2- N'écoutez pas les sirènes de la mode et ne vous laissez pas tenter par les effets aléatoires et néfastes de la spéculation
3- Ecoutez et recueillez les avis des galeries. Ils savent sélectionner les artistes et les meilleurs travaux.
On avait laissé un espace blanc avec des murs heureusement spontanément habillés par l'artiste peintre dont les toiles manquaient à l'appel à l'heure de l'inauguration de St-art. Le temps de dépatouiller quelques questions administratives et tout était rentré dans l'ordre sur le stand de la galerie Jean-Claude Bergeron. Preuve est désormais faite - toiles à l'appui ! - que Dominik Sokolowski reste fidèle à sa démarche plastique et qu'il poursuit, peinture après peinture, sa constante disposition de plans et de couleurs et sa quête d'une architecture visuelle idéale.
Vous connaissiez les nains de jardin. Place désormais aux nains de foire ! Place aux "Ben" de l'artiste allemand Ottmar Hörl, grand spécialiste des installations in situ, qui a imaginé et conçu sa dernière création 100% plastique doré suite aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Cologne et à la venue de Benoît XVI à Cologne. L'installation des "Ben", ces nains de jardin en prière dans leur placard - "Philosophie pour avancer" - sera déclinée en cinq exemplaires.
Des "Ben" à la pelle ! Vendu en installation complète, "Ben" s'achète aussi à l'unité moyennant 35 €. "Ottmar Hörl cherche aussi à rendre accessible l'art contemporain au plus grand nombre" justifie-t-on sur l'espace de la galerie allemande Maisenbacher. Et de poursuivre en confiant qu'à St-art, "Ben" rencontre un franc succès au point que samedi après-midi, une quarantaine de sculptures auraient déjà été vendues. Affaire à suivre…
A St-art, le stand d'exporevue a eu le plaisir d'accueillir sur ses murs noirs des tirages du photographe William Ropp, dont le travail a été présenté à de nombreuses reprises à travers le monde. Ses dernières photographies, qui ont donné corps et pages à l'ouvrage "children", portent la quintessence de la pureté et du mystère que seuls les yeux d'un poète, d'un sculpteur des ombres, peuvent capter et livrer…
Un rapide tour d'horizon de St-art révèle que sur 75 galeries (on a exclu les éditeurs), 55 proposent de l'art figuratif, contre 12 pour l'art abstrait. 8 autres offrent des créations mixtes et associent les courants. Ces statistiques n'ont aucune prétention scientifique, si ce n'est de mettre la lumière sur une des spécificités de la proposition artistique de cette 10e édition révélatrice de la tendance dans l'air du temps. L'art abstrait au placard ? Ne nous laissons cependant pas aller à des conclusions trop hâtives et soulignons que certaines galeries, à l'image de la galerie Richard Nicolet de Coustellet, dans le sud de la France, présentent toujours avec le même enthousiasme le travail d'artistes résolument abstraits : Jean-Paul Pancrazi, Roberto Dolso, Ghislaine Thomas…
Le niveau de qualité artistique réunie pour cette 10e édition anniversaire est unanimement salué, tant par les galeries que par le public. Les Dernières Nouvelles d'Alsace ont d'ailleurs titré le premier article consacré à la foire : "St-art s'embellit". Il n'empêche que la foire, lors des premiers jours, n'a pas rencontré la fréquentation escomptée. Heureusement, la journée de dimanche a connu un plus franc succès et les galeristes ont plus volontiers retrouvé le sourire. Affaire à suivre aussi…