LE MAGAZINE
d'ExpoRevue


Fred Kleinberg

"Le Transi de Bar-le-Duc, c'est le fils de quelqu'un, il est célèbre. Moi j'ai peint des transis anonymes : un charnier. Comme ceux que les dernières guerres mondiales ont laissé en Lorraine", dit Fred Kleinberg, face à la toile qu'il vient de terminer pour l'exposition de Bar-le-Duc. Elle représente un tas de corps, esquissés sur un fond couleur de rouille, animé de traces blanches aux allures d'impacts de balle. Les murs de Beyrouth (Liban), où il est allé récemment, l'ont inspiré. Longtemps, Fred Kleinberg a travaillé sur les traumatismes de la mémoire collective. Sur le souvenir des génocides et sur la folie des idéologies. Depuis, son œuvre dialogue de manière plus universelle avec la structure et la trace du corps.

En Espagne, il a assimilé la notion de reliques. En Italie, il a découvert les cabinets de cires anatomiques. Le regard porté par les vivants sur les restes de ceux qui ne sont plus, l'intéresse au point qu'il en a fait un film, en 1997. Et en 1999, pour une exposition à Bar-le-Duc, c'est vers l'ossuaire de Douaumont et l'ambiance de Verdun qu'il a tourné sa caméra. Sa nouvelle œuvre est forte, simultanément élégante et impitoyable. Dure. "La réalité l'est beaucoup plus", affirme-t-il en retournant à ses pinceaux. L'an prochain, c'est dans la banlieue de Moscou (Russie) qu'il souhaite poursuivre son œuvre.

Françoise Monnin

Mémoire






Génocides






Impitoyable

  Informations
  Transi d'aujourd'hui,
  Fleur de Peau,
  Collection du Frac Lorraine,
  Cabinet d'Anatomie,
  L'âme et le Corps.
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