"C'est une belle histoire que ce Transi qui ouvre tant de portes", m'écrit dans l'une de ses nombreuses missives Jean-Jacques Dournon. A chaque fois qu'il se penche sur un sujet, une forêt espagnole, un alignement de menhirs bretons, un château cathare ou une femme brune, il le décline, en libère la structure graphique, en réinvente les couleurs. Il lui donne du souffle et de la beauté. Le Transi de Ligier Richier? "Sa verticalité est trop évidente, son regard plein de vie aussi. Il fallait trouver autre chose, sentir l'amour de la vie ou l'amour tout court au delà de la vie, de la mort, "l'Amore" encore et encore "l'Amore sempre".

Ce qui me frappa le plus (après la verticalité et le regard) lorsque je suis venu voir le Transi à Bar-le-Duc, ce sont les dessins des lambeaux de peau, leur dentelé, leurs formes dessinées, leur plein et leur vide mais surtout leurs formes. J'y ai vu des poissons, des visages, des cœurs, des fleurs... Après pas mal de dessins et d'acryliques ces formes très dessinées ont pris leur envol ; une histoire de cœur, une autre histoire de vie et de peinture. Peindre contre la mort, peindre pour la vie. Voilà."

Françoise Monnin