"Entre ciel et terre"
Richard Serra, Monumenta 2008
Serra
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Richard Serra, Promenade, 2008, acier
Cinq éléments de 1700 x 400 x 13 cm chacun. Photo Lorenz Kienzle
Tous droits réservés Monumenta 2008, ministère de la Culture et de la Communication.

 
 
2001, l'Odyssée de l'espace,
"J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne l'entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l'inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique. J'ai voulu que le film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, juste comme la musique ; "expliquer" une symphonie de Beethoven, ce serait l'émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l'appréciation". Stanley Kubrick.

2008 l'Odyssée de l'homme
La puissance formelle de l'installation de Richard Serra nous conduit à une expérience totale, physique, sensorielle et émotionnelle, du même ordre que celle qu'a imprimé en nous le film de Kubrick.
Invitation à l'intériorité, à une déambulation intime au cœur de cet espace démesuré qui s'autorise le vide pour mieux exister. Ses stèles d'acier, magnifiques, puissantes, saisissent par leur verticalité et leur présence singulières. Leur immensité s'impose, sobre, évidente, entre équilibre et déséquilibre, offrant une vision paradoxalement dénuée d'orgueil; se penchant doucement, elles semblent se rejoindre et converger vers l'infini.

Nous flottons entre ciel et terre. Allusion à ses propres déambulations dans les jardins zen de Kyoto, elles parlent à notre partie profonde, intime, inspirée.
Elles portent la puissance mystique des stèles de Carnac. Les files de menhirs permettaient le cheminement vers un espace considéré comme sacré, les stèles de Serra permettent un cheminement vers nous-même, vers notre être profond. Voyage au cœur de notre silence intérieur, elles nous ouvrent à une résonance et une conscience de la démesure de notre propre verticalité. Ce volume de lumière et de vibrations émane une puissance souveraine et une infinie sensation de légèreté.

L'évidence est là, l'enveloppe architecturale nous renvoie à notre propre richesse intérieure. Echo de notre humanité, de notre éternité.
 
Edith Herlemont–Lassiat
Paris, Juin 2008
Thalys
 
 
Richard Serra, Monumenta 2008, du 7 mai au 15 juin 2008  www.monumenta.com

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