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Ce n'est pas un conte de fées
 
 
accueil
du public
 
 
Depuis plus d'un siècle, les grands musées de France, aujourd'hui 34 institutions, sont regroupés dans une institution "puissante" : la Réunion des Musées Nationaux dont la mission, outre d'organiser les expositions, prétend prendre en charge la réception des visiteurs et la vente des objets, copies, fac-similés ou créations qui se veulent en relation avec l'art et les expositions.
Nous passerons sous silence cette dernière mission, car il faut bien se rendre à l'évidence que, dans ce rôle, la RMN se borne à vendre de la pacotille et bon nombre de ses clients se trouvent cruellement déçus quand, de retour dans leur pays d'origine, ils découvrent qu'ils ont payé, parfois fort cher, des objets ou bijoux inutilisables. D'ailleurs la RMN ne donne aucune garantie et n'assure aucun service après-vente. Dans ces conditions, un objet acheté est bien vite un objet de rebus.

Notre propos se concentre aujourd'hui sur la deuxième "mission" que cette noble institution prétend se donner : l'accueil du public. Il faut croire que les stratèges de la RMN ont étudié les théories éculées du consumérisme par lesquelles la rareté fait la qualité. Pour y arriver, il faut donner l'impression que l'exposition est "extraordinaire", qu'elle attire une foule considérable de visiteurs. La technique est alors très simple : bien avant l'ouverture au public, on organise de longues files d'attente, on lance pour le vernissage des milliers "d'invitations" et on laisse les portes fermées, de façon à assurer une longueur impressionnante de files d'attente. Tout cela est filmé, donné en pâture aux médias qui sauront bien propager la bonne nouvelle sur les ondes : le succès étourdissant de telle ou de telle exposition.

C'est ainsi que le vernissage de cette dernière exposition Il était une fois Walt Disney au Grand Palais a vu se former une file d'attente pharamineuse. Alors que "l'invitation" mentionnait une ouverture à 18 heures, sans aucune raison, personne ne pouvait entrer dans la galerie avant 19 heures! et il aura fallu plusieurs heures aux plus méritants pour enfin pénétrer les salles d'exposition… Mais gare à la fermeture ! Il faudra donc visiter au pas de charge, se glisser dans une foule compacte, pour… ne rien voir, ou presque. C'est ce que la RMN appelle la "réception" du public. Cette mission est donnée, sans indication de qualité, sans dire.

Cet exemple n'est malheureusement pas isolé, à chaque fois on assiste à la même désinvolture. On aura souligné les milliers de personnes qui se sont pressées lors de l'ouverture du musée des Arts premiers, quai Branly. On assiste régulièrement aux attentes indignes au musée d'Orsay ou du Louvre. On argumentera que la sécurité oblige… mais les mesures de sécurité ne sont pas impromptues. Elles existent depuis longtemps et sont connues. La RMN ne pourrait-elle pas organiser une réception digne et fluide de ses visiteurs ?

Il faut croire que la France adore se moquer des gens qui font un effort pour accéder à ses biens culturels. Qui ne parlait d'une attente de 5 heures pour avoir le privilège de fouler les moquettes de l'hôtel Matignon lors de la dernière "Journée du Patrimoine" le 17 septembre dernier ?
Bernard Blum
Bâle, septembre 2006

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