Keith Haring
le dernier des pop ?
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
Keith Haring
 

Keith Haring

Keith Haring

 
 
Fulgurante rétrospective de son intense mais bref parcours (1978-1991), au MOCA de Lyon
 
 
Vous croyiez tout connaître de KH ? Détrompez-vous. Cet ample déploiement ne mérite pas seulement un détour : il peut carrément impliquer un pèlerinage.

D'abord, parce que les œuvres présentées n'ont souvent été révélées qu'à quelques happy few, provenant de collections privées ou de musées lointains. Vous y découvrirez -entre autres- une fresque sur tôle de 30 m de long, quelques toiles de 20 à 50 m², un fac-similé de son Pop Shop à Tokyo à échelle exacte et même un fameux cabriolet Z1 que KH a enluminé intégralement, peu avant de nous quitter. Il avait 31 ans.

Ensuite, par une interrogation obsédante. D'une vie une œuvre, ou l'inverse ? C'est la question que chacun se pose, se posera. En tous cas, une densité et une énergie créatives à peu d'autres comparables. Il ne suffit pas d'avoir enfanté un emblématique “bébé radiant”, encore faut-il en transcender plus tard ses inquiétants épigones : serpents, crocodiles et autres dragons. Tout cela, avec une sûreté de trait et une composition mentale -sans croquis préparatoires, rapporte la légende- qui frisent l'authentique génie.

Voilà pour les oeuvres de (grand) salon, de galerie, de musée. Pour les privilégiés, en quelque sorte. Mais la volonté expressive de KH s'est voulue tout autant monumentale et sociétale, nous dirions même politique. Par ses interventions dans l'espace public, où ses multiples performances ont engendré un enthousiasme participatif qui force le respect. Il faut voir le film Haring All Over de Christina Clausen pour se pénétrer de cet acharnement altruiste.

Franchement pop ? Oui encore. Chacun peut acquérir un t-shirt, un briquet, un cahier qui porte l'une des marques de KH. Toutes différentes, mais chacune immédiatement reconnaissable et sympathique. Presque des signes de connivence.
Désolé Andy, l'un de tes plus talentueux successeurs t'a ravi la palme planétaire de la reconnaissance populaire immédiate. Mais c'est vrai : il avait bien plus à transmettre et à partager, lui. Et il l'a fait. Jusqu'à en crever.
 
János Kovács
Lyon, mai 2008
 
 
Musée des Arts Contemporains de Lyon, jusqu'au 29 juin 2008
www.moca-lyon.org -  www.haring.com - (pour enfants) www.haringkids.com
Catalogue, édité par Skira

accueil     art vivant     édito     écrits     questions     archives     Imprimer     haut de page