In faccia al mondo, il ritratto contemporaneo nel medium fotografico
    Face au monde, le portrait contemporain dans le médium photographique


catalogue In faccia al mondo

On a l'impression




que le support




scientifique de




l'exposition a




été monté de




toutes pièces



Une proposition ambitieuse celle de l'exposition "Face au monde. Le portrait contemporain dans le médium photographique" : étudier le thème du portrait photographique dans le cadre de la production artistique des années 70 à nos jours.

Le défi que le commissaire, Matteo Fochessati, et son comité scientifique (Fabrizio Boggiano, Angela Modesani, Franco Sborgi, Sandra Solimano) se posent, est celui de "documenter les tensions expressives d'une période dans laquelle la photographie a définitivement développé une autonomie linguistique non-concurrentielle avec la peinture. Ceci est ultérieurement témoigné par le choix d'un genre spécifique comme celui du portrait, domaine préférentiel de la peinture.
L'élaboration photographique de tel genre, surtout dans les œuvres de ces trente dernières années, s'est en effet développée à travers des codes culturels et formels autonomes, qui ont ultérieurement mis en évidence l'identité expressive du médium.

Une pléiade d'artistes est annoncée, Nabuyoshi Araky, Vanessa Beecroft, Christian Boltansky, Sophie Calle, Nan Goldin, Timothy Greenfield-Sanders, Candida Höfer, Roni Horn, Tracey Moffatt, Orlan, Tony Oursler, Thomas Ruff, Andres Serrano, Santiago Sierra, Wolfgang Tillmans parmi beaucoup d'autres.

L'exposition s'articule en 6 sections qui se suivent comme une sorte de "parcours initiatique" et débute avec provocation par les architectures industrielles de Bernd & Hilla Becher : "Le portrait comme contraste entre participation et détachement", "Album de famille", "Le portrait comme autoportrait", "Transmutations et travestissements", "L'homme de la foule", "Le portrait comme absence".

Mais une fois face aux œuvres quelque chose cloche ; On est confronté à un discours totalement fictif qui colle mal avec les pièces exposées.
Dans la section "Le portrait comme contraste entre participation et détachement" la notion de "camera cachée" est associée aux "geisha" de Nabuyoshy Araki aussi bien qu'aux portraits de Thomas Ruff.
Les sections et les œuvres sont totalement interchangeables, ces cloisonnements s'avèrent absolument forcés.
Un exemple très éloquent : le "Martyr" d'Andres Serrano ouvre grand ses yeux sur les tombeaux de Sophie Calle dans la section "Album de famille".

On a l'impression que le support scientifique de l'exposition a été monté de toutes pièces à partir d'un ensemble d'œuvres disponibles. Une "manœuvre commerciale" ? Pourquoi pas.
Après avoir vu les marchands "au travail" à l'entrée des pavillons nationaux le jour du vernissage de la 50e édition de la Biennale de Venise peut-on encore se choquer si sur le carton d'invitation de l'exposition "Face au monde. Le portrait contemporain dans le médium photographique" la moitié de l'espace est consacrée aux galeries qui ont à disposition plusieurs œuvres d'artistes exposés ?
La "dictature du spectateur" nous avait été prophétisée, mais la seule à se manifester est malheureusement celle du marché.

Martina Casaccia
Genova, août 2003

In faccia al mondo, il ritratto contemporaneo nel medium fotografico
Museo d'Arte Contemporanea di Villa Croce, Via J. Ruffini 3, I-16128 Genova
du 4 juillet au 30 septembre 2003

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