Tatiana Trouvé
Le grand atlas de la désorientation
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Tatiana Trouvé

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Interview de Jean-Pierre Criqui, commissaire de l'exposition de Tatiana Trouvé
L’artiste Tatiana Trouvé est née à Cosenza (Italie) en 1968. Depuis une dizaine d’années, l’artiste développe une œuvre où dessin et sculpture s’entremêlent dans un espace en un mouvement diversifié. Sa dernière création en est la démonstration. Ses dessins qui paraissent être des images photographiques sont suspendues à différentes hauteurs dans quelque huit cents mètres carrés de la Galerie 3. L’artiste intervient également sur le sol avec des signes, des dessins et des matériaux parfois insolites.

Parfois, on semble déstabiliser par cette "flottaison" spatiale. Ce travail, mis en scène dans un espace à trois dimensions, "procède d’une invention de lieux à (ré)habiter, tandis que sa production graphique, d’essence bidimensionnelle, fait surgir, comme autant de scènes, des arrangements fragmentaires d’éléments architecturaux, paysagers et mobiliers qui évoquent le travail du rêve et ses mécanismes." Dans son texte aux accents jubilatoires : Souvenirs imaginaires de la Maison Trouvé, Jean-Pierre Criqui, le commissaire de l’exposition, analyse et explicite très justement et avec pertinence le travail de l’artiste dans la nébuleuse actuelle de l’art. Nous voyons très bien que les mouvements artistiques ont disparus, et que chaque artiste élabore son identité plastique avec sa culture ou son interprétation de l’histoire de l’art. Jean-Pierre Criqui n’hésite pas à dire dans notre entretien (joint en audio dans la page) que le "n’importe quoi" agite les stigmates hétéroclites de l’art contemporain actuel où l’on perçoit parfois le manque de métier, une caractéristique visible d’un grand nombre d’artistes. Tatiana Trouvé a appris le dessin, et ses dessins/images altérées ou augmentées par un ensemble de technique (papiers divers, eau de javel, étain, aluminium, feuilles de cuivre, etc.) démontrent son savoir-faire qu’elle revendique pleinement.

Elle déploie dans l’espace, selon différents modes scénographiques, un ensemble de dessins, pour certains inédits et spécialement conçus pour l’exposition – qui permettent de saisir dans toute sa richesse la composante architecturale au fondement de sa pensée plastique. Dans une partie de l’exposition, quelques sculptures et éléments construits complètent ce "paysage fantasmatique" où nos perceptions de la réalité semblent se troubler. Dans un entretien réalisé par le Centre Pompidou, Tatiana Trouvé précise comment elle a procédé pour son installation.

"Je trouvais ça dommage pour la présentation de mes dessins. J’ai donc essayé de garder cet aspect de transparence et de jeu avec l’extérieur, de l’intégrer dans mon installation, de le faire dialoguer avec mes dessins en installant ces grands rideaux qui occultent tout en laissant percevoir et la rue et les sculptures qui sont proposées côté rue et qui se voient de l’intérieur comme des silhouettes, des formes beaucoup plus dessinées. Cela permet de garder ce dialogue entre les dessins et l’espace architectural extérieur."

Le titre de son exposition renvoie à sa manière de travailler et de composer des séries (Remanence, Intranquility et les Dessouvenus : ce sont des personnes qui perdent la mémoire, atteintes de la maladie d’Alzheimer…) où le hasard et l’incertitude interviennent et s’intègrent pour orienter différemment le geste plastique final. Tatiana Trouvé fait appel aux réminiscences, aux souvenirs d’enfance, et tisse ainsi un fil ténu entre tous ces éléments qui constituent sa vie d’artiste. Ses dessins ont un aspect photographique indéniable avec une profondeur et des perspectives qui désorientent parfois le spectateur. N’hésitez pas à vous immerger dans cette espace qu’elle a créé : le Grand atlas de la désorientation, pour réactiver vos repères visuels et vos perceptions !
 
Patrick Amine
Paris, juin 2022
 
 
Tatiana Trouvé, Le grand atlas de la désorientation
Centre Pompidou-Paris – Du 8 juin au 22 août 2022
Catalogue d’exposition, Tatiana Trouvé - Le grand atlas de la désorientation – Texte de Laura Hoptman (New York Drawing Center) et de Jean-Pierre Criqui, commissaire de l’exposition et critique d’art. 250 dessins de 1990 à nos jours. 300 pages. Editions du Centre Pompidou.
centrepompidou.fr
tatiana_trouve

Tatiana Trouvé portrait

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