Montréal, ville Musée à ciel ouvert
Montréal an Open Air Museum in town

 
 
 
 
 
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Bicicleta Sem Freio (Brésil) Hammer Time 2015 - Montréal

La ville de Montréal est devenue en quelques années une des places fortes du Street Art mondial. Un voyage est à l'origine de cet intérêt de la métropole Québécoise pour l'art urbain. C'est lors d'un déplacement à Philadelphie avec le Cirque du Soleil® en 2007 qu'Elisabeth Ann Doyle et Emmanuelle Hébert ont élaboré le projet de transformer Montréal en un véritable musée à ciel ouvert. Impressionnées par la dimension artistique, culturelle et sociale de ce nouvel art des rues qui est né dans les années 1960 à Philadelphie (Philadelphie est considérée comme la capitale mondiale des "murals". La cité compte environ 3.500 fresques qui parent les façades de ses rues, entrepôts ou autres parkings), elles ont décidé de créer une association à but non lucratif, "MU" (La devise de MU est : Transformer Montréal en MUsée à ciel ouvert). L'objectif premier de cette structure communautaire est depuis l'origine de promouvoir et soutenir l'art public dans la région Montréalaise. MU a réalisé sa première fresque murale en 2007 et depuis, elle est à l'origine d'une cinquantaine de projets dans 15 quartiers de la ville. Plus de 8.000 jeunes se sont impliqués directement dans l'amélioration de l'urbanité et de l'humanisation de la cité. Progressivement d'autres acteurs se sont intéressés aux fresques murales dans la région de Montréal : organismes publics, commerçants, propriétaires privés.

En 2013, le premier festival d'art public "Mural" a été créé Boulevard Saint Laurent, une artère majeure de la cité surnommée "La Main" (Le terme "La Main" provient de l'anglicisme "Main Street - Rue Principale" : Le Boulevard était au début du XXème siècle la voie qu'empruntaient les vagues successives d'immigrants qui entraient dans la ville. Traçant un paysage multiculturel, elle est considérée comme la ligne de démarcation entre l'ouest anglophone et l'est francophone). Dès sa première édition, les intentions des organisateurs consistaient à créer une galerie à ciel ouvert et dans le même temps à donner une plus grande visibilité aux commerces de ce secteur qui souffraient de la crise économique. Cette année là, 20 œuvres murales ont été exécutées et trois d'entre elles sont entrées dans la sélection du magazine américain Complex des ‘25 pièces les plus marquantes de l'année à travers le monde. La serrure surréaliste intitulée (signifiant "fermé" en français littéral) de l'artiste espagnol Escif arrivait en 3ème position de ce classement, Hochelaga de l'américain LNY apparaissait à la 6ème place et le Buffle géant (Untitled) du Belge Roa se classait 24ème. Une consécration pour un festival naissant. Depuis, la réputation de l'événement n'a cessée de s'accroître. L'édition 2014 s'est déroulée sur 4 jours et a donnée naissance à 20 nouvelles fresques conçues par autant d'artistes. Et le cru 2015 a réuni 20 artistes originaires de 8 pays différents et qui, sur une période de 11 jours (4-14 juin), ont exécuté 20 murales supplémentaires. De plus, cette troisième édition a été animée par des ateliers, des conférences, des marchés de rue et surtout par des réalisations en direct. Cette édition 2015 a réunie Bicicleta Sem Freo (Brésil), C-215 (France), Axel Void (Espagne)/(Travail exécuté sur le mur de Chamberclerc, une résidence sociale du centre ville de Montréal), 2Atlas (USA), Elian (Argentine), Faith47 (Afrique du Sud) Jaz (Argentine) Nychos (Autriche), Curiot (Mexique) et d'autres artistes étrangers. Parmi les Québécois et Canadiens ayant également participé au festival 2015 ont peut nommer, Xray, Earth Crusher, Monk.E, Melissa Del Pinto, MC Baldassari, Astro, Eric Clément, Benny Wilding, Opire et plusieurs autres. Un autre événement intitulé "Under Pressure" a fêté les 8 et 9 août 2015 sa vingtième édition : il s'agit d'un rassemblement annuel qui célèbre la culture urbaine : Grafitti , Street Dance, Emcee, Deejay, Skate. C'est une autre occasion de développer les initiatives graphiques dans la métropole Québécoise underpressure.ca.

Aujourd'hui, Montréal abrite un grand nombre de "pièces" de Street Art qui attirent amateurs, curieux et touristes. L'originalité et la qualité des œuvres qui s'exposent aux regards sont attestées par la présence de nombre de ces créations dans la sélection Street Art du Google Art Project (Le site propose 10.000 œuvres de Street Art réalisées par plus de 3.500 artistes. Il répertorie les œuvres les plus marquantes au niveau mondial streetart.withgoogle.com) lancée en juin 2014. Une reconnaissance mondiale bienvenue… Progressivement, le Boulevard Saint Laurent est ainsi devenu la salle d'exposition privilégiée des artistes montréalais et étrangers. Taggeurs(ses), graffiteurs(ses) et artistes de rues ont pris possession des lieux et des espaces disponibles. Par définition, le Street Art utilise tous les espaces urbains et les œuvres ne se contentes pas d'habiller les murs mais également les trottoirs ou autres surfaces asphaltées avec des dessins au sol, des peintures et des illusions 3D. Selon les organisateurs du festival Mural, deux cents murs-supports seraient répertoriés pour recevoir de nouvelles frasques. Petit à petit la transformation de la cité s'impose. Recouverte de fresques aux thèmes disparates et souvent colorés, elle prend un nouveau visage. La ville parée de briques rouges semble ainsi moins monochrome et plus vivante.

Comment différencier tags, graffitis, collages et fresques murales afin de mieux en comprendre les déterminismes et les enjeux ?

Le tag est une signature personnelle ou un pseudo qui se multiplie sur le mobilier urbain, les boîtes aux lettres, la signalétique routière, les bâtiments. Il a souvent pour fonction d'affirmer une identité, d'imposer sa marque, de délimiter un territoire. Le tag est généralement associé à un acte de vandalisme et considéré comme illégal.

Le graffiti est une image graphique apposée sur un support urbain qui s'inscrit dans une démarche artistique. Il n'est plus question de dupliquer à l'infini une inscription à la bombe mais de produire une œuvre esthétique. Il peut s'agir d'un lettrage, d'un dessin collé sur un mur. Les municipalités font de plus en plus appel aux graffiteurs afin d'égayer les façades d'immeubles, les parcs, les zones en friche.

Le collage est une autre forme d'expression urbaine. Le papier préparé à l'avance est collé sur son support. Messages politiques, revendicatifs ou simplement témoignages d'une époque ils s'affichent sur toutes sortes de supports urbains : briques, bois, signalisations en tous genres.

La fresque est souvent plus complexe et élaborée. Elle s'étend sur une large surface et ses représentations sont généralement exécutées dans un style plus figuratif. Les surfaces murales sont également plus imposantes que les tags ou les graffitis.

Une dimension psychosociale importante de l'art urbain concerne la préservation des œuvres ou leur caractère éphémère. Tout d'abord, d'un festival à l'autre, les organisateurs peuvent effacer une ou plusieurs pièces afin de les faire recouvrir par de nouvelles réalisations. D'autre part, certaines fresques sont parfois taguées ou graffitées intentionnellement. Recouvrir un mural pourrait alors être considéré comme un acte de vandalisme ou une tentative d'affirmation de soi. Apposer sa signature sur une pièce reconnue et appréciée serait une manière d'avoir le sentiment d'"exister". Ces excès existent, on ne peut le nier au vu de certaines dégradations. Toutefois, un code de bonne conduite s'applique en principe afin de ne pas détériorer les fresques murales considérées comme de réelles œuvres d'art.

D'autre part, dans ce petit monde du graphe urbain, il est difficile de délimiter les statuts et les compétences. Un(e) artiste de mural peut exécuter des graffitis ; un graffiteurs peut s'exercer aux tags. Il y a des spécialistes, mais ils ne se limitent pas à un seul type de réalisations. Souvent les artistes ne sont pas seulement peintres ou graffeurs, mais aussi adeptes du hip hop, musiciens ou danseurs. Ils possèdent des dons multiples comme à l'époque les génies de la Renaissance. Les artistes urbains font de la rue leur toile. Leurs compositions oscillent entre les messages politiques, utopiques, provocateurs, poétiques, drôles parfois.

L'ouverture au monde s'étale sur les murs de Montréal. Formes, couleurs, contrastes évoquent les interrogations de notre époque : les enjeux du multiculturalisme, le bien vivre ensemble, l'éveil à la spiritualité, les nouvelles technologies. La réalité et l'imaginaire s'y côtoient sans effort. Le réalisme de ces œuvres souvent monumentales saisissent et parfois déboussolent les promeneurs. Le regard discrimine et choisit ce qui l'interpelle, l'émeut, le transporte. Chaque passant devient critique d'art. Sur ce chemin artistique et initiatique, chacun détermine ses préférences en toute liberté. Il créé son répertoire mémoriel. Pour le touriste, c'est ce catalogue qui émergera au plus profond de ses souvenirs lorsqu'il évoquera sa visite à Montréal.

Les représentations peuvent être classées en plusieurs catégories : personnages, visages humains, bestiaires, scènes animalières, clin d'œil aux nouvelles technologies, allégories spirituelles. Toutes ces représentations dessinent une urbanité colorée : Falling donne vie à une jeune fille endimanchée (Emmanuel Jarus)/(Les graffiti ont été réalisés avec l'accord de l'artiste pour montrer l'origine du street art) et le visage intitulé Personne (Axel Void) font référence à l'humanité ; les représentations d'oiseaux, tigres, chats, chiens ou éléphants entrent dans le cadre du bestiaire ; les corps humains à têtes d'animaux s'affichent également : LNY 2013, Homme-taureau par Jaz (Espagne) 2015, créatures masquées de Curiot (Mexique) 2015 ; les nouvelles technologies par les artistes Montréalais ; la spiritualité enfin s'expose sous les tracés des canadiens Monk.e ou Chris Dyer.

Certains artistes utilisent la technique du collage. Plusieurs artistes disséminent leurs œuvres collées dans Montréal : Stikky Peaches s'est fait une spécialité de coller ses Batman, Reine Elisabeth II, ou autres Daft Punk dans le Vieux Montreal ; G. Knight et ses dollars ; Enzo Sarto et ses jeunes filles armées ; ou encore Kat et ses visages présentant la partie d'animalité de l'espèce humaine.

Des visites guidées (Parmi les organismes proposant des visites : Montréal Street Art Tour avec Sébastien Lavoie (site nightlife.ca), Mural 3527 boulevard Saint-Laurent, Montréal, Quebec H2X2T6, Visite Street Art avec Clément - site web Balades Montréalaises) conduisent les passionnés et les touristes à travers un dédale de rues à la découverte de projets disparates. Du tag au graffiti, du graffiti au mural, c'est une profusion de graphismes qui s'exposent aux regards et ceci vingt quatre heures sur vingt quatre et trois cents soixante-cinq jours par an. Simples marques individuelles ou œuvres monumentales, en noir et blanc ou en couleurs, cette diversité sensibilise les regards dans les plus grandes salles d'exposition du monde, les rues, avenues et faubourgs. Aux quatre coins du globe l'espace public devient musée en plein air : à New York ou Paris, mais aussi à Los Angeles, Mexico, Sao Paulo, Buenos Aires, Berlin, Londres, Belfast, Melbourne. A l'origine, considéré comme un art mineur, le Street Art a gagné en respectabilité au cours de ces dix dernières années. A l'époque où l'image et l'instantanéité sont reines, le Street Art a de beaux jours devant lui à Montréal… Et ailleurs.

Un seul regret peut-être après ce constat ? L'absence de quelques stars incontestées de l'art urbain sur les façades de Montréal : notamment celle du toujours anonyme Bansky avec ses slogans pacifistes et anticapitalistes ; ou de l'américain Shepard Fairey (né en 1970) qui doit sa renommée mondiale à son poster "Hope" de la campagne de Barack Obama en 2008 ; ou encore du Californien Retna (né Marquis Lewis en 1979) avec ses calligraphies expressives. Peut-être dans les années à venir ?

Une chose est sûre pourtant… L'art urbain qui, jusque-là, était une simple expression graphique en dehors des circuits traditionnels de l'art, est en train d'entrer dans les galeries. Grâce à l'approbation de la rue et aux diffusions des oeuvres sur internet ou dans les magazines spécialisés, certains artistes gagnent en notoriété. Ceux qui ont trouvé leur style et gagné leur crédibilité dans la rue deviennent depuis 5-6 ans des artistes en vue qui s'exposent dans les meilleurs espaces d'art contemporain à Paris, New York, Londres, ou à Shanghai. Il deviennent "Bankable" et peuvent ainsi vivre de leurs talents.

The city of Montreal became in few years one of the most visited Street Art scene in the world. A journey is at the origin of this interest of Quebec metropolis for the urban art. It is during their travel in Philadelphia with the Cirque du Soleil® in 2007 that Elisabeth Ann Doyle and Emmanuelle Hébert developed the fantastic project to transform Montreal into a real open-air museum.

Impressed by the artistic, cultural and social dimensions of this new art called street art born in the 1960s in Philadelphia (Philadelphia is considered as the world capital of « murals ». The city counts approximately 3.500 frescoes which adorn the facades of its streets, warehouses and other parking lots), our two travelers decided to create a non-profit organization "MU" for Transform Montreal into an open air MUseum. The first objective of this community is to promote and support the public art in the Montreal area. MU realized its first mural painting in 2007 and since then, it is at the origin of about fifty projects in 15 districts of the city. More than 8.000 young people were and have been directly involved in the improvement of the urbanization and the humanization of the city. Gradually other actors were interested in murals in Montreal and its surroundings: public administrations, storekeepers, and private owners.

In 2013, Mural, the first festival of public art was created along Boulevard Saint Laurent, a major artery of the city nicknamed "La Main" (Street). From its first edition, the intentions of the organizers consisted in creating an open-air gallery and at the same time in giving a wider visibility to the businesses of this sector which are suffering from the economic crisis. 20 new walls were painted and three of them entered in the selection of the "25 best murals of 2013" by the American magazine Complex (In "The 25 best murals of 2013" by Rhiannon Platt in ca.complex.com). The surrealist locker entitled Barré (meaning "closed") by the Spanish artist Escif arrived in 3rd position of this classification, Hochelaga artwork by the American LNY appeared in 6th place and the huge Buffalo (Untitled) by the Belgian artist Roa was ranked 24th.

A consecration for a new festival. Since then, the reputation of the event has been increasing year after year. The edition 2014 took place on 4 days and gave birth to 20 new street art masterpieces made by artists coming from diverse continents. And the vintage 2015 gathered 20 artists native of 8 different countries and who, over a period of 11 days (4-14th june) realized 20 additional painted walls. Furthermore, this third edition was livened up by workshops, market stalls, conferences, talks and films on the subject and especially by live performances. Visitors can peruse the works in progress or those already created with the help of site map. Acclaimed international artists were invited for the complexity and diversity of styles among them: Axel Void (Spain)/(Masterpiece using the wall of Chamberclerc, a social housing residence downtown Montreal), Jaz ( Argentina), Curiot (Mexico), Bicicleta Sem Freo (Brazil), C-215 (France), 2Atlas (USA), Elian (Argentina), Faith47 (South Africa), Inti (Chile), Nychos (Austria), and other foreign artists. Artists from Quebec and Canadians were Xray, Earth Crusher, Monk. E, Melissa Del Pinto, MC Baldassari, Astro, Eric Clément, Benny Wilding, Opire and several others. Another event called "Under Pressure" celebrated its 20th edition on the 8 & 9th August 2015 : it gathers annually dedicated to urban arts : Grafitti , Street Dance, Emcee, Deejay, Skate. A new occasion to develop graffiti initiatives in Montreal. underpressure.ca

Today, Montreal shelters a large number of masterpieces of Street Art which attracts amateurs, curious and tourists. The originality and the quality of the works which are exposed at the glance are attested by the presence of a certain number of these creations in the selection "Street Art" of the Google Art Project launched in June, 2014 (The Google street art presents 10.000 street art masterpieces made by more than 3,500 artists. streetart.withgoogle.com). A real world recognition …

Gradually, the Boulevard Saint Laurent became the privileged showroom for Montreal and foreign artists. Taggers, graffiti artists and street artists took up places and available spaces. By definition, Street Art uses all sorts of spaces and not only walls. It goes on soils : drawings, paintings, 3D illusions,

According to the organizers of the Mural festival, two hundred walls-supports have been listed to receive new artworks. Little by little the transformation of the city is imperative. Covered with frescoes in different styles and colored themes, the city takes a new face. Montreal adorned with red bricks so seems less monochrome and more alive.

How to differentiate tags, graffitis, stickers and mural paintings to better understand the determinism and the stakes?

The tag is a personal signature or a name which multiplies on the streets, the mailboxes, the road signalling system, the buildings. It often has for function to assert an identity, to impose its brand, to bound a territory. The tag is generally associated with an act of vandalism and considered as illegal.

The graffiti is a graphic image affixed on an urban support which joins in an artistic approach. It is not any more necessary question to duplicate in the infinity a registration with a spray but to produce an aesthetic work. It can involve lettering, drawing stuck on a wall. Municipalities make more and more appeal to the graffiti artists to cheer up the facades of buildings, parks and neglected urban zones.

The collage is another form of urban expression. The paper prepared in advance is stuck on its medium. Political, claiming messages or simply testimonies of our times, they display on any sorts of urban supports: bricks, wood, road signs in any kinds furniture.

The fresco is often more complex and elaborated. It extends over a wide surface and its representations are generally worked in a more representational style. The wall surfaces are massive and also more extended and impressive than tags or graffiti.

An important psychosocial dimension of the urban design concerns the conservation of the works or their short-lived character. First of all, from a festival to the other one, the organizers can erase one or several pieces, to make them cover by new realizations. On the other hand, certain frescoes are sometimes tagged or covered with graffiti deliberately. To cover a wall could be then considered as an act of vandalism or an attempt of assertion of one. To affix its signature on a recognized and estimated masterpiece would be a way of having the feeling "to exist". These excesses are seen, we cannot deny it, and is causing certain damages. However, a code of respect applies as a rule not to damage mural paintings because they are real art masterpieces.

On the other hand, in this small world of the urban graph, it is difficult to bound the statutes and the skills. An artist of wall can spread graffiti; a graffiti artist can practice tags. There are specialists, but they do not limit themselves to a single technic. Often the artists are not only painters or drawers, but also hip-hop amateurs, musicians or dancers. They have a multitude of skills as possessed the "Renascimiento" Italian genius. The urban artists make of the street their painting museum. Their compositions oscillate between the political, utopian, provocative, poetic, and include funny messages sometimes.

The opening to the world spreads out on the walls of Montreal. Forms, colors, contrasts evoke the questioning of our time: the stakes in the multiculturalism, the well-being to live together, the awakening in the spirituality, the new technologies. The reality and the imagination mix there effortlessly. The realism of these often massive works seize and sometimes confuse the walkers. The look discriminates and chooses what calls out asking questions. Every passer-by becomes an art critic. On this artistic and initiatory pathway, each one determines the preferences quite freely. He has been creating his memory directory. For the tourist, it is this catalog which will emerge in the depths of its souvenirs when he will evoke its visit in Montreal.

The representations can be classified in several categories: characters, faces of human beings, bestiaries, animal scenes, wink of eye to the new technologies, spiritual allegories. All these representations draw a colored politeness: Falling give birth to a young girl in Sunday dress (Emmanuel Jarus) and the entitled face Personne - Nobody (Axel Void) are a reference to the humanity; the representations of birds, tigers, cats, dogs or elephants enter within the framework of the bestiary; human bodies with heads of animals are exposed to: LNY (USA) 2013; Man-bull by Jaz ( Spain) 2015, creatures masked by Curiot (Mexico) 2015; the new technologies are made by locals; the spirituality exposes under the plans of the Canadians Monk.e or Chris Dyer.

Some artists use the technique of the collage. They spread their works stuck in Montreal streets: Stikky Peaches has made his speciality to stick its Batman, Queen Elisabeth II, or other Daft Punk in Old Montreal; G. Knight and its dollars; Enzo Sarto and his armed girls; or still, Kat and the faces presenting the part of bestiality printed in the human race.

Guided tours (E.g : Montréal Street Art Tour with Sébastien Lavoie nightlife.ca, Mural 3527 boulevard Saint-Laurent, Montréal, Quebec H2X2T6, Visite Street Art with Clément, Balades Montréalaises) drive the enthusiasts and the tourists through a maze of streets to the discovery of ill-assorted projects. Of the tag in the graffiti, the graffiti in the wall, it is a profusion of graphics which expose to the view themselves and this twenty four hours on twenty four and three hundred and sixty five days a year. Simple individual marks or monumental works, in black and white or in colors, this diversity makes sensitive the looks in the largest exhibition rooms in the world ; streets, avenues and suburbs. In every corner of the globe the public place becomes an outdoor museum: in New York or Paris, but also in Los Angeles, Mexico City, São-Paulo, Buenos Aires, Berlin, London, Belfast, Melbourne. Originally, considered as a minor art, Street Art won in respectability these last years.

A single regret maybe expressed after this report? The absence of some incontested stars of the urban design on the facades of Montreal: in particular that of always unknown person Bansky with his pacifist and anticapitalist slogans; or of the American Shepard Fairey (born in 1970) who owes his world fame to its poster "Hope" for the Barak Obama's campaign in 2008; or still of the Californian Retna (born Marques Lewis in 1979) with his meaning calligraphy. Maybe in the coming years?…

One thing's for sure nevertheless… The urban art, up to there, was a simple graphic expression out of the traditional art circuits, is entering galleries. Thanks to the approval of the street and to the Internet broadcasting or in the specialized magazines, certain artists win in fame (Numerous websites show street art masterpieces). Those who found their style and gained their credibility in the street become for 5-6 years the artists in sight who expose themselves in the best spaces of contemporary art in Paris, New York, London, or in Shanghai. Becoming Bankable they can so live on their talents.
 
 
 
 
 
 
Loic Le Roy
Montréal, Août/August 2015
 

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