Mapping the city au Stedelijk Museum, Amsterdam, exporevue, magazine, art vivant et actualité

    Mapping the city
        au Stedelijk Museum Amsterdam
 
 
L'expostion Mapping the city au Stedelijk Museum est certainement en ce moment une exposition majeure en Europe. C'est aussi une exposition intransigeante qui traite d'un thème difficile (autant pour les artistes que pour les commissaires), mais paradoxalement fécond : la relation souvent ambigue qu'entretient l'artiste avec la ville. Et ici on décortique la ville, on montre ces noires entrailles, on essaye d'entrouvrir ces millions de murs, on cherche à comprendre sa noueuse complexité. En ce qui concerne la théorie, elle est laissé à deux français : Baudelaire et Debord. On doit au premier le Flâneur et au second la désormais célèbre Dérive.
décorticage
des rites
urbains
approche
psycho
géographique
Beat Streuli
 
Beat Streuli, Sydney 1998, 1999
Collection Stedelijk Museum Amsterdam
 
 
Comme on le devine, les commissaires de l'exposition ont adopté un point de vue profondément social. Le décorticage des rites urbains, l'approche psycho géographique, les compositions architecturales, l'uniformisation des banlieues, le non-conformisme postmoderne, les angoisses existentielles, les crises économiques, la perpétuation en quelques sortes des penseurs cités plus haut.

C'est vers la fin des années soixante que de nombreux artistes ont transformé la ville en leur domaine de prédilection, en leur terrain de jeux, en leur QG aussi. Mais c'est avec Guy Debord et sa théorie de la dérive (1958) que commence réellement l'exposition, Mapping the City. Les premiers murs lui sont cédés, ensemble avec une curieuse projection, celle d'un extrait d'un reportage réalisé pour la télévision au nom profondément situationniste : Mars door Amsterdam (la marche à travers Amsterdam, décembre 1963), où l'on voit Willem de Ridder (écrivain, artiste, metteur en scène et co-fondateur du mouvement Fluxus) et quelques acolytes parcourir Amsterdam d'un point à l'autre. Explorer la ville, pour la démasquer ou seulement pour y faire de drôles de rencontres, pour en faire une scène ouverte, pour s'en jouer, y plaisanter, toutes ces fonctionnalités et bien d'autres encore sont pris en considération par, entre autres Stanley Brouwn, Douglas Huebler ou Francis Alÿs.
 
 
Bill Owens
 
Bill Owens, Suburbia
Courtesy James Cohan Gallery, New York
 
 
Pour d'autres artistes, c'est la banlieue, ou plus précisément les suburbs américains, qui réfléchissent le mieux les aspects sociaux urbains. Bill Owens, avec un humour caustique et beaucoup de cynisme, s'attache à enregistrer, à l'aide de son appareil photographique, le quotidien de la classe moyenne blanche américaine, sa consommation massive de biens et de loisirs, son homogénéité, son ethnocentrisme, sa perméabilité extra culturelle, ses frasques, et l'ennui accablant de la nouvelle génération.
 
 
Philip Lorca diCorcia
 
Philip Lorca diCorcia, Head # 11, 2000
Collection Stedelijk Museum Amsterdam
 
 
William Klein, quant à lui, met le passant à nu, l'immobilise avec sa caméra pour mieux le comprendre, lui et ces rites insondables. Qui mieux que Klein a exploré New York et sa zone ? Qui mieux a su dans son errance capter et enregistrer les clameurs du géant New York ? Qui encore a mieux su suivre, stopper et définir les citadins anonymes ? Le pendant contemporain de la photographie de rue est représenté par Philip Lorca diCorcia (Heads) et Beat Streuli.

Il y a aussi deux travaux vidéos assez spectaculaires : Miami de Sarah Morris et Electric Earth de Doug Aitken. L'une dépeint un portrait impressionnant de la capital Sun and Fun of the States, l'autre décrit l'aliénation en milieu urbain comme mal du siècle, mal esthétisée il est vrai.

Une expostion polymorphe, comme l'est la ville.
Ceel Mogami de Haas
Amsterdam, mars 2007
 
Sol LeWitt
 
Sol LeWitt, Map of Amsterdam without the Amstel River, 1976
Collection Stedelijk Museum Amsterdam

Mapping the city, Doug Aitken, Francis AlØs, Stanley Brouwn, Matthew Buckingham, Philip Lorca diCorcia, Guy Debord/Asger Jorn, Ed van der Elsken, Valie Export, Lee Friedlander, Dan Graham, Frank Hesse, Douglas Huebler, William Klein, Saul Leiter, Sol LeWitt, Sarah Morris, Bill Owens, Martha Rosler, Ed Ruscha, Willem de Ridder en Wim T. Schippers, Beat Streuli end Jeff Wall.

Stedelijk Museum, Oosterdokskade 5, Amsterdam, du 16 février au 20 mai 2007.



Notes :

Le Musée Stedelijk a fermé ses portes le 9 octobre 2011, pour sa phase finale de reconstruction. Le musée attend sa grande réouverture en 2012, après l'achèvement du projet d'expansion et la rénovation.

Jusque la, le musée présente "Stedelijk 3: Stedelijk @", un programme qui inclut des projections de film, des cours, des discussions, la musique, des lancements de livre, des événements interactifs et d'autres… Pour ce faire, le Stedelijk a développé une étroite collaboration avec des institutions culturelles diverses à Amsterdam, comme le Concertgebouw, le centre culturel Appel, le Rijksakademie, les Ateliers, SKOR, SMBA et plusieurs d'autres.

The Stedelijk Museum has closed its doors on October 9, 2011, for the final phase of construction. The museum expects the grand reopening to be in 2012, after the completion of the renovation and expansion project.

Until the reopening, the museum presents Temporary Stedelijk 3: Stedelijk @, a program that includes performances, film screenings, lectures, discussions, music, book launches, interactive happenings and other events. Stedelijk @ is being developed in close collaboration with various cultural institutions in Amsterdam, such as the Concertgebouw, the Appel arts centre, the Rijksakademie, the Ateliers, SKOR, SMBA and many others.

Museumplein 10 - 1071 DJ Amsterdam - Netherlands

www.stedelijk.nl

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