L'Arlésien
Les Rencontres d'Arles 2025
Les rencontres d'Arles
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Les Rencontres d'Arles, festival annuel de photographie, ont été fondées en 1970 par le photographe local Lucien Clergue, l'écrivain Michel Tournier et l'historien Jean‑Maurice Rouquette.
Et c’était plus qu’une excellente idée, était une nécessité car la photographie n’était pas encore vraiment reconnue, du moins en Europe, et c’est en grande partie grâce au travail de ces pionniers qu’elle y est arrivée. Merci à eux! J’y suis allé pour la première fois en1982, et Alain Desvergnes, photographe également en assumait la direction artistique, et il me semble qu’il avait perpétué l’état d’esprit de l’équipe fondatrice en ce qui concerne la diversité et la qualité des photographes invités. Les expositions étaient vraiment bonnes, même si parfois présentées dans des lieux improbables et accrochées d’une façon perfectible mais néanmoins efficace.

Le terme "Rencontres" était particulièrement bien choisi car il m’est arrivé de prendre le café avec Jacques Henri Lartigue, de déjeuner avec Joan Fontcuberta, Manel Eclusa et Toni Catany, de passer l’après-midi en compagnie d’Yvette Troispoux et de terminer la soirée avec Larry Fink et Ralph Gibson à la Bodega, et tout cela en une seule journée! Rencontres, donc…
Les galeristes, éditeurs et collectionneurs se réunissaient dans le patio des hôtels, et avec un peu de patience on arrivait toujours à leur présenter notre portfolio, celui fait qu’à la fin de la semaine on repartait avec plusieurs expositions et publications conclues et quelques tirages en moins car on les avait vendus !

Le public était donc constitué surtout de photographes, galeristes, éditeurs, collectionneurs, directeurs de musées, journalistes, bref en majorité des gens qui gravitent autour de la photographie.
Et quant aux visiteurs, il y en avait, mais pas trop, même si leur nombre augmentait chaque année, de 200 en 1970 à 23.000 en 2025 !
Au milieu des années 80, du changement; nouveau directeur, partenariat de Kodak, de nouveaux lieux et pas mal de budget afin de faire des rencontres un événement majeur sur la scène internationale de la photographie.
Et ils y sont arrivés, car c’est maintenant devenu incontournable! Mais je dirais que si la programmation est restée bonne, le côté convivial n’a fait que diminuer d’année en année pour en arriver à ce que l’intitulé "Rencontres" ne soit plus vraiment d'actualité, le terme festival international me semblant plus approprié…

Valse des directeurs, mais plus aucun d’eux ne sera photographe, arrivée des curateurs, commissaires, théoriciens, années thématiques, sponsors, VIP etc. Je n’ai rien contre cet état de fait, mais c’est différent et je vais faire un parallèle pour affiner mon propos: Quand on assiste à la retransmission d’un match de football dans un bistrot, il y a de nombreuse phases où les spectateurs donnent l’impression de savoir bien mieux que les joueurs ce qu'il aurait fallu faire, et ce bien qu'ils en soient incapables…
You know what I mean?

L’organisation a changé aussi; en bien puisque tous les accrochages sont superbes, mais aussi en moins bien car par exemple rencontrer un galeriste ou un éditeur est devenu payant et se fait uniquement sur rendez-vous…
Moins drôle, mais c’est la loi du succès car Il faut dire qu’entretemps tout le monde était devenu photographe et qu’il fallait donc gérer un nombre de visiteurs des plus conséquent…
Il y a aussi maintenant, comme partout un petit côté woke qui va du meilleur (La photographie moderniste brésilienne) au pire (La scène contemporaine brésilienne).
Et je ne cacherai pas que mon exposition préférée cette année était celle consacrée à Yves Saint Laurent dans les superbes Ateliers SNCF; des images d'Irving Penn à celles de Peter Knapp, c'est un voyage au cœur de l'âge d'or de la haute couture qui est proposé, soulignant le rôle de la photographie dans la création d'une icône de la mode.
Je terminerai en disant que si on veut se replonger dans l’ambiance des débuts des Rencontres, il faut se promener dans la ville et s’intéresser aux jeunes photographes qui installent des petits stands dans les rues et collent leurs images de manière sauvage sur les murs; ils sont généralement prêts à commenter leur travail qui est souvent de qualité et à t’offrir un petit coup de rosé !
Pierre Radisic
Arles, décembre 2025
Ecrit sans IA
www.rencontres-arles.com

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