Femmes Célestes
Jia Juan-Li
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Jia Juan-Li

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Jia Juan-Li est native d'une des plus importantes familles traditionnelles. Son père avait une importante entreprise de tissu en soie. Sa mère médecin est descendante d'une famille de collectionneurs. Elle baigne dans un milieu de lettrés et d'amoureux de l'art. Chez elle, elle vivait au milieu d'œuvres d'art. Par exemple, les coffrets contenaient des rouleaux du VIIIe et IXe siècles représentant des tableaux de chaque saison qu'on changeait régulièrement aux murs. Aussi, s'amusait-elle à emmener au cours de dessin des objets d'art précieux en cachette de sa famille.

Elle a toujours vu sa grand-mère paternelle se faire coiffer et habiller, comme dans la pure tradition ancestrale. Sa tante paternelle et sa mère lui relataient des histoires du temps des Empereurs. Sa mère lui rapportait des anecdotes de vie de grandes familles chinoises vivant à l'intérieur des Palais, avec leurs us et coutumes, leurs manières d'être, leurs habits précieux, leur façon de vivre. Aussi, retranscrit-elle les influences de cette époque aujourd’hui révolue dans ses œuvres et explore toute une transposition de la vie de ces femmes dans la Chine ancestrale.

Quelques tableaux sont "pétris" dans une pâte de couleurs plus intenses comme la série "des jardins" dont le sujet représente des fées aux pieds et mains nus. Elles ont une allure délicate et offrent leurs profils dans des jardins imaginaires, au milieu de hérons. Comme dans un songe. Elles boivent l'eau de rosée au petit matin sur les pétales de fleurs. Volupté et douceur s'en dégagent. Une autre série "scènes d'intérieurs", représente des femmes en longue robe blanche avec un fendu plongeant dans le dos. Elles glissent à l'intérieur du Palais, dans la tranquillité de ses couloirs. Nous sommes dans un monde de silence opaque et on ne distingue pas leurs visages.

Dans la série "des portraits", comme retranchée du monde, elles portent des costumes somptueux dans la pure tradition de la Chine d'antan avec ses coutumes ancestrales de femmes de cour, au milieu d'un décor aux tons propres aux symbolistes. Elles paraissent irréelles et réelles à la fois. De toutes ses femmes longilignes émane une grande sagesse.

JIA Juan Li est née à Hangzhou (Province de Zhejiang) en Chine. Elle étudie à l'Institut des Beaux Arts du Sichuan, sort diplômée en 1986. Elle commence par enseigner au département des Beaux-Arts de l'Ecole Normale Supérieure des Beaux Arts de Guiyang, province de Guizhou. Admise en 1989 par concours à l'Institut Central des Beaux Arts de Pékin, elle reçoit en 1991 le diplôme avec mention "excellent". Elle expose en Chine et à l'étranger, elle poursuit ses recherches picturales. Lors de sa formation, elle étudie les maîtres et notamment Balthus, Chagall … Elle a le désir de voir les œuvres en "vrai", aller au-delà du papier glacé. "L'art est supérieur à la réalité, l'art est là pour filtrer les belles choses" dit-elle.

Jia Juan-Li n'hésite pas à quitter son pays natal où elle a acquis une certaine notoriété. Invitée par le gouvernement français, elle arrive en 1997 à Aix en Provence et depuis 1999 vit et travaille à Paris. Elle a cette particularité qui consiste à garder dans ses œuvres son identité chinoise antérieure, représentant le passé d'un monde révolu sans succomber à la mode occidentale comme pléthore d'artistes chinois actuels.
 
Elisabeth Petibon
Paris, février 2009
 
 
Jia Juan-Li, du 15 janvier au 7 mars 2009
Galerie Lipao-Huang 16, rue Dauphine, 75006 Paris

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