Jean-Paul Ganem, interieur d'armoires botaniques

Un nouveau lieu qui interroge les rapports entre art contemporain et nature ?
Sans doute et non des moindres puisque ce parc de 118 hectares abrite une collection d'arbres centenaires et les vestiges d'un aménagement paysager à l'anglaise avec cascades et rocailles.
Mais ici plus qu'ailleurs, ce mouvement qui depuis une trentaine d'années développe les gestes artistiques dans la nature, trouve une résonance. Car les artistes qui sont invités aux environnementales ne travaillent pas tous seuls. Chaque projet est associé à un groupe d'étudiants en formation à Tecomah (Chambre de commerce et d'industrie de Paris) qui mettent leur technique et leur savoir-faire à son service. Les futurs horticulteurs, conducteurs d'engins ou plasturgistes sont donc confrontés pour l'occasion à des objectifs poétiques, déraisonnables et souvent assez complexes.

Dennis Oppenheim, full house

Dennis Oppenheim a profité de la proximité de Versailles pour explorer l'esprit des jardins à la française dont il assimile les structures artificielles à des pâtisseries géantes et à l'arbitraire des jeux de cartes. En vue plongeante, le jardin devient une sorte de tapisserie avec ses bandes de gazon enchevêtrées aux portions de sols de couleurs vives.

Paul-Armand Gette, le point de vue idéale

Paul-Armand Gette fragmente son intervention en plusieurs éléments témoins assez simples qui pointent de façon intelligente et parfois sarcastique notre attitude face à la nature et à la maîtrise théorique que nous désirons avoir sur elle.

Olivier Leroi, la cartouchière

Toujours dans le registre du sourire, Olivier Leroi a ceinturé un magnifique séquoia, au feuillage étonnamment haut perché, d'une cartouchière géante dont les cartouches sont des nichoirs; le shérif-épouvantail qui accueille les oiseaux ? Peut-être une nouvelle poétique du gardien de la paix en cette ère du tout sécuritaire.

Jean-Paul Ganem, armoires botaniques

Jean-Paul Ganem nous entraîne dans les obscurités d'une ancienne grotte fermée par un rideau d'eau. Cette atmosphère humide abrite des armoires-serres dont nous ne pouvons découvrir le contenu que par l'indiscrétion d'œilletons ou de perforations dans les parois. Ces meubles d'intérieur, enfouis à l'intérieur, renferment l'infini de paysages en formation sous leurs soleils artificiels, comme un retournement du monde.

Dominique Bailly, courant vert

Dominique Bailly a choisi un grand geste simple dans une ligne de plantes qui rejoint deux arbres en traversant une longue cabane. Promenade entre le couvert des arbres et celui du bâtiment, comment la perception que nous avons de cette plate-bande évolue-t-elle dans ces variations de lumière, de perspectives, de matières foulées, chacun est invité à effectuer sa propre traversée.

Denis Pondruel, sortir de l'eau - passer par l'engin - être au calme

C'est aussi un itinéraire que nous propose Denis Pondruel, mais sans doute bien plus global, bien qu'impraticable physiquement. Sa pièce "sortir de l'eau - passer par l'engin - être au calme" est une sorte de tunnel en escalier supporté par un énorme engin de chantier. La forme sort de l'étang, s'agrandit et s'ouvre en échappée vertigineuse au niveau de la pelleteuse, pour aboutir 15m plus haut dans une de ces chambres-refuges présentes dans toutes les œuvres de cet artiste. Pôle d'observation intime, promontoire tendu pour sentir le monde, cette sculpture ne cherche pas une relation avec la nature, elle est la part d'humain qui la transcende.

Les environnementales, Ecole Técomah, 78350 Jouy-en-Josas, tél : + 33 1 39 67 12 00
Du 17 mai au 29 juin 2002, tous les jours sauf le dimanche de 9h à 18h
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