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Editorial
L'effusion Off

Tandis que le Grand Palais abritait majestueusement mais sans excès de service (mon empire pour un casse-croûte), une centaine de grandes galeries internationales d'art moderne et contemporain, et qu'à la Cour Carrée du Louvre on annonçait environ 80 galeries de très haut niveau présentant la création la plus contemporaine, ailleurs trois foires Off jusqu'ici inédites pendant la FIAC, battaient leur plein.

À quelques centaines de mètres du Grand Palais, le salon Show Off installé dans l'Espace Pierre Cardin rivalisait en qualité disparate et proximité géographique avec la Cour Carrée. Il a bien fallu constater que la distinction préétablie entre les galeries contemporaines de la FIAC (in) et celles du Show (off) n'était pas très justifiée. Si les élus de la Cour Carrée n'ont pas suscité l'enthousiasme escompté, cela a bien servi au Show Off qui a pu remporter un certain succès (mais attention au sens de Show off en anglais…).

Au nord de Paris, le conceptuel Hôtel Kube accueillait DiVA, exposition high-tech exclusivement dédiée aux arts numériques et vidéo. Si la mise en situation des installations dans les chambres et salles de bain du second étage améliorait pleinement la perception des œuvres pour les collectionneurs privés qui pouvaient les imaginer chez eux, DiVA ressemblait plus à un festival qu'à une foire. Effet sans doute nécessaire pour la nouveauté qu'est l'art numérique.

Enfin, dans les hauteurs de Belleville, la foire Slick, en d'autres termes "cool", offrait une vue prometteuse sur les galeries et artistes nouvelle génération. Si un vent d'espoir venait à souffler sur l'avenir de l'art, c'est à Slick qu'on en ressentait les premières bouffées parmi des propositions inégales. La peinture y refaisait surface tout en s'harmonisant avec les technologies. La technique et le sentiment semblaient retrouver un début de légitimité.

Bilan démocratique : 11 000 visiteurs se sont rendus à Show Off, 10 000 à Slick malgré l'éloignement et 5 000 à la sélective DiVA.
Bilan financier : Les acheteurs français et étrangers, amateurs et éclairés, privés et institutionnels, n'ont pas hésité à investir en moyenne 2000 € (et jusqu'à 15 000) dans les œuvres d'artistes dits émergents.
Une belle réussite démocratique et financière sans doute due à l'optimisme du marché, à la convivialité de ces Off de 11 à 28 exposants (pas plus) et à l'effet de communication maîtrisée en amont promettant "nouvelle scène et galeries étrangères".

En contrariant les habitudes, les organisateurs de la FIAC ont participé à un début de régénérescence. Maintenant que "les Français ont cessé de gémir et agissent" selon les termes d'un organisateur du Show off, Paris pourrait à nouveau prétendre, le temps d'une FIAC, au titre de capitale du marché de l'art contemporain et concurrencer Miami, Londres ou Bâle.

Editorial de Pauline de La Boulaye
Paris, Octobre 2006

 
 
Eric Nehr

© Eric Nehr. Galerie Anne Barrault
 
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