Nathalie Brauld
"Extension Indéfinie" à Catanzaro

Brauld Nathalie

Nathalie Brauld

 
Il y aurait beaucoup à dire du travail de Nathalie Brauld. N'en doutons pas, "les philosophes", certains, en tout cas, y trouveront du sens pour plus que quelques lignes. Sans compter les psychanalystes qui, transversalement, trancheront dans l'horizontalité de chaque pièce au profit de quelque interprétation hasardeuse.

L'art de Brauld se considère et se contemple. L'artiste cite et saute, tranche et offre, revisite et écarte, ouvre et referme, éblouit et éclaire, coupe et colle, cache et révèle, oppose et implose. Impose et propose. Et le choc des siècles s'expose.

Du XVIIème siècle, de l'icône de la "femme peintre", Artemisia Gentilleschi, à "l'art global" de notre époque totalisante, elle franchit le temps en une concentration implosive de l'histoire picturale. L'œuvre s'établit comme une confrontation des contraires, en contre-jour sur la cristallisation d'un instant, synthèse édifiante de notre monde. Partagé, sur la brèche, entre deux ères. Le tout de quatre siècles de création et de "cosa mentale" occidentale, mue en concept : au voisinage de l'huile sur toile, les lux et les pixels, les néons et impression numérique, projettent Artemisia, héraut mais aussi victime, aux couleurs passées et dépassées, dans une nouvelle intemporalité.

L'artifice le cède à l'essence. Cette implosion iconoclaste où l'abstraction géométrique s'impose au cœur de drapés baroques ouvre un registre infini au répertoire de l'imaginaire du temps présent. Peut-être pour lui dévoiler, en toute sérénité, un peu de sa vérité.
 
Olivier de Champris
Catanzaro, novembre 2009
 
 
"Extension Indéfinie" présentée par Lucrezia de Domizio Durini
Centre d'Art Contemporain Open Space de Catanzaro, Italie,
du 25 novembre au 13 décembre 2009.

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