Blaise Patrix
"La Source"
Blaise Patrix
Blaise Patrix
 
 

Blaise Patrix

La source (jour), © Blaise Patrix

 
 
 
 
La nuit est tombée quand je rentre dans la galerie pour découvrir les dernières peintures de Blaise Patrix : "La Source", exposition de peinture photoluminescente.

Je vais d'étonnement en étonnement. Alors que l'artiste travaille plutôt sur des grands formats, là, ne sont exposées que des toiles de petites dimensions incitant à se rapprocher davantage. Ce que je fais, intriguée par la matière plus que jamais présente. Des paysages de forêt, de rivières et de mer, des silhouettes qui se découpent, orphelines dans cet univers tout comme celles de têtes. Alors que l'artiste très expressif dans ses portraits, ici n'indique aucun trait reconnaissable : le "personnage" est sans visage.

La nuit se fait aussi dans la galerie. Et apparaissent alors d'autres toiles – en fait ce sont les mêmes, traitées à la peinture photoluminescente – des blancs et jaunes lumineux, phosphorescents, dans un univers à dominante verte et noire – des formes disparaissent, d'autres se font jour. D'une peinture, Blaise Patrix en propose une deuxième, plus profonde, plus mystérieuse. Le silence se fait à l'intérieur de soi, tout comme dans l'espace.
Lumineuse essence de l'être par ce procédé de luminescence comme si, une fois la nuit tombée, les barrières tombent, l'intérieur se révèle, l'être se dévoile. Le rêve, puisque s'en est un devient la réalité, la seule existence possible, la quintessence de l'œuvre, l'âme de ce qui est caché inconsciemment.

Pour une fois, l'artiste se met en scène. Ce rêve s'est imposé à lui au fil de ses songes. Il nous le conte au travers des différentes scènes, il nous le montre à travers ces œuvres. Il en dévoile plus peut-être qu'il ne le souhaitait.

La lumière est activée, les yeux papillonnent, se plissent. Un temps d'adaptation est nécessaire pour regarder les nouvelles toiles, celles "du jour" – Des détails se précisent, que je n'avais pas vu au préalable – et ainsi en est-il lorsque plus tard, les tableaux gorgés de lumière sont replongés dans l'obscurité. Là encore, je découvre d'autres éléments, un fil conducteur qui m'emmène dans cette histoire écrite à lumière couverte.

J'aurais aimé rester là, ne plus penser, hors du monde et de ses réalités. Plus tard encore, alors que des jours se sont écoulés, dès que la nuit tombe, me reviennent ses sources, qui continuent à m'habiter et m'ont impressionné plus que je ne le pensais…
 
Véronique Grange-Spahis
Paris, décembre 2008
 
 
Iconoclastes, Galerie d'Art, 20, rue Danielle Casanova, 75002 Paris, tél. : +33 6 60 15 10 33
du 8 décembre 2008 au 10 janvier 2009 - www.blaisepatrix.com

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