A plein volume
Basquiat et la musique au Musée des Beaux Arts de Montréal
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat
 

Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat

À plein volume… le titre est bien choisi pour cette exposition qui présente le lien étroit entre le travail de l'artiste Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et la musique. De premier abord, on pense au volume dans le sens de l'intensité du son. Mais on comprend le double sens de ce mot en visitant les salles et en découvrant des œuvres elles-même en volume, que ce soit cette machine à son, une sorte d'instrument de musique que Basquiat utilisait sur scène avec son groupe Gray, ses oeuvres sur grands panneaux de bois ou encore ses cubes de bois recouverts de dessins et peintures.

Mais, repartons sur la musique. L'exposition est découpée en plusieurs salles faisant références à différents styles musicaux qui ont influencé Basquiat tout au long de sa vie. Du jazz au hip-hop en passant par le zydéco, genre musical né de la rencontre de descendants d'esclaves d'origine africaine et de communautés francophones de Louisiane, le jeune artiste pluridisciplinaire s'est nourri des rythmes et mélodies pour façonner son art.

Lui même fréquentait le milieu de la scène underground musicale new-yorkaise des années 1970 et 1980, en se représentant sur scène avec son groupe de musique expérimentale Gray, ou encore en fréquentant des endroits tels le Mudd Club où se côtoyaient des artistes comme Madonna, Debbie Harry, les B 52s etc. On peut même le voir apparaître dans le clip de Rapture de Blondie, projeté sur différents murs d'une petite pièce dédiée aux clips musicaux.

Intéressant aussi de voir la façon dont Basquiat incorpore la musique et les sons dans sa peinture, que ce soit par des dessins de musiciens, des mots, onomatopés, caractères et symboles répétitifs ou des lignes semblables à des partitions. Son coup de pinceau lui-même semble parfois guidé par un rythme ou par un air.

Concernant le format de l'exposition, j'ai été un peu surprise de ne pas entendre plus de musique que cela. Dans une salle ou deux, oui, quelques extraits musicaux qui font partie de la bande-sonore de la vie de Basquiat. Mais je m'attendais à plus d'utilisation de la musique, via par exemple les écouteurs des visiteurs.ses. Peut-être, un parti pris audacieux du MBAM pour faire voir la musique et non la faire entendre…

Une application de réalité augmentée a également été développée afin d'agrémenter l'exposition. Elle permet de donner du contexte aux œuvres, tantôt en ornant un tableau d'un collage photo, en dévoilant des clichés permettant de visualiser des lieux ou personnes cités sur les cartels, ou bien en mettant en lumière une partie précise d'une œuvre. Petit bémol, même si la vidéo d'introduction est réussie, il ne vaut mieux pas éteindre son écran, sous peine de devoir relancer l'application et toute la partie introductive à chaque fois.

En conclusion, une exposition qui nous entraîne dans l'univers fracassant d'un peintre talentueux parti trop jeune. On en repart avec une envie d'écouter le saxophone de Charlie Parker ou de regarder Downtown 81, comme pour faire revivre, le temps d'un film, ce poète de la rue, fougueux, rebelle et rêveur qu'était Basquiat.
 
Clara Houeix
Montréal, décembre 2022
 
 
A plein volume : Basquiat et la musique au Musée des Beaux Arts de Montréal
www.mbam.qc.ca

Exposition organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée de la musique, Philharmonie de Paris. Le commissariat est assuré par Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef, MBAM, Dieter Buchhart, commissaire invité et Vincent Bessières, commissaire invité par le Musée de la musique, Philharmonie de Paris.

accueil     vos réactions     haut de page     retour