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The Feast of Trimalchio
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Pas de doute : ceux-là voient grand. Très grand, même. Une triple projection simultanée sur neuf écrans géants nous plonge dans un univers déstabilisant et fort questionnant. Pourtant, tout n'y est qu'ordre et beauté / Luxe, calme et volupté, comme disait l'autre.

Le scénario ? Exfiltré et transcendé d'un épisode du Satiricon de Pétrone, il nous conte la résistible ascension de l'esclave Trimalcion après son affranchissement. N'oublions pas que Pétrone était un complice intime de Néron. Leurs extravagances partagées trouvent ici une implicite résurgence, vingt siècles plus tard. Avec une focalisation de regard créatif tellement pointue qu'elle en devient universelle et bigrement actuelle. Inutile de vouloir en trouver trace dans les médias people : voilà des égarements qui sont impitoyablement occultés.

Et totalement vain, tout autant, de vouloir reconnaître quelque élément de ces décors ou de ces architectures d'un luxe exotique et d'une stylistique échevelée qui frisent l'hallucination. Chaque image est trafiquée et manipulée par notre diabolique quatuor. Par contre, les personnages sont bien réels et chaque fois imbriqués dans ces fresques qui défient l'imagination. Les engins de mort semblent avoir disparu du vocabulaire d'AES+F. Ne nous y trompons pas : un club ou une balle de golf pourraient tous aussi bien s'apparenter à un sabre ou à une grenade, non ?

Cette dense projection se cristallise en 25 minutes. À part Janus toutefois, personne n'a d'yeux derrière la tête. Nous ne saurions assez vous recommander de la visionner deux fois d'affilée. Un vaste et confortable canapé sera le meilleur gage de la liberté et de la richesse de vos esprits réceptifs, et sûrement subjugués…
 
J. Alexandre Noskoff
Bruxelles, avril 2012
 
 
(Tous snapshots extraits du film : © AES+F et Juan Ruiz Galeria - Venezuela, Courtesy Joost Vanhaerents-Dezutter Collection, Torhout - Belgique.)

AES+F : Arzamasova, Evzovich, Svyatsky + Fridkes.
The Feast of Trimalchio, jusqu'au 30 novembre 2013.
(De même que l'originale sélection Sympathy for the Devil, sous commissariat de Pierre-Olivier Rollin, dans la Collection Walter Vanhaerents.)

Vanhaerents Art Collection,
29 rue Anneessens, 1000 Bruxelles.
www.vanhaerentsartcollection.com

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