La journée d'ouverture d'ArtBrussels a été une réussite manifeste, les couloirs de la foire étaient bondés avec un vrai public d'amateurs d'art contemporain. Dans ce cadre festif, les visiteurs étaient plus là par passion de l'art et moins pour les mondanités. Rappelons avant tout que nous nous trouvons dans un espace marchand et sa raison d'exister est de vendre. Dans ce cadre précis la foire de Bruxelles a été classée 7e mondiale par "Das Kapital".
ArtBrussels s'est ralliée à la mouvance internationale et donne au design toute sa reconnaissance comme œuvre d'art. Le design est considéré comme une expression artistique à part entière dans l'éventail de ces multiples mediums et il est tout à fait judicieux pour le collectionneur d'avoir en un même lieu une offre élargie pour son univers artistique. Avec 11 galeries dont 4 belges, 5 françaises, 1 allemande et en vedette une étonnante introduction au design chinois.
Etant actuellement sur le débat du design, nous oublions qu'il y a quelques années l'introduction de la photo était considérée comme une menace face aux expressions plus classiques. Cette même photo est largement présentée à la foire et tient toute sa place sans faire ombre aux autres médiums. En effet, nous constatons que la peinture et la sculpture continuent d'avoir une place très honorable. Tony Cragg présent dans plusieurs galeries nous le prouve : Bernier/Elliades d'Athènes, Galerie Buchmann de Berlin, Mario Mauronier contemporary art de Wien, Tucci Russo de Torino. En peinture : Valérie Fabre chez Nathalie Obadia de Paris, Gérard Garouste chez Daniel Templon de Paris, dans les "One Man Shows" nous constatons également la présence d'une grande majorité de peintures, comme entre autres : Michel Bevilacqua chez Faurschou de Copenhague, Ryan Mc Ginness chez André Simoens gallery de Knokke.
Les "Young Galleries", "First Call" et les "One Man Shows" participent toujours à l'esprit innovateur de la foire.
ArtBrussels juste après ViennaFair et juste avant Loop Barcelone joue sa carte qualitative avec une forte participation internationnale et des touches d'exotisme avec le retour de la galerie Jacobo Karpio de Costa Rica et d'I8 gallery d'Islande.
La première journée a tenu ses promesses et crée l'envie.
Crédit photos : Edouard Tercelin de Joigny
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Une des galeries qui a attiré notre attention c'est i8 Gallery de Reykjavick en Islande qui est fidèle à cette foire pour la sixième fois. Elle représente une vingtaine d'artistes, majoritairement islandais. Il est surprenant d'avoir un nombre aussi important d'artistes de grande qualité pour un si petit pays. Elle existe depuis une dizaine d'années.
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Grimm/Rosenfeld fait partie des jeunes galeries invitées pour la première fois, dans la section "First Call". Malgré son jeune âge, cette galerie est une des plus convoitée par les jeunes collectionneurs belges, allemands et new-yorkais car, oui elle est jeune mais très active avec deux bureaux. Andreas Grimm, s'occupe de l'espace à Münich en Allemagne et Adrian Rosenfeld et Nathan Heiges de celui à New York aux USA. Une équipe dynamique et très enthousiaste qui défend des très jeunes artistes, Dennis Scholl, l'un de trois choisi pour ArtBrussels n'a que 25 ans et est déjà exposé dans deux musées. Il présente des dessins très narratifs au crayon comme des illustrations de contes ou plutôt de séries noires avec un talent de dessinateur qui nous laisse époustouflé. Matt Saunders, dans la trentaine, fait des compositions qui vont du dessin à la vidéo basées sur les grands mythes de la cinématographie. Il a fait 1000 dessins de Udo Kier l'idole de années 70 dans le film de Andy Warhol "Dracula". Il les a utilisé ensuite pour réaliser une animation. 65 dessins de cette série font déjà partie de la collection de la Deutsche Bank. Il a également une œuvre basée sur le film "Martha" de Fassbinder. Dasha Shiskin, née en Russie mais américaine d'adoption, montre des dessins sur son univers intime, perturbant et provocateur. Malgré son jeune âge (la trentaine aussi) elle fait partie de l'exposition "The Compolsive Line, Etching : 1900 to Now" au MoMa de New York.
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Pearl Lam, la diva chinoise de l'art contemporain est présente à la Foire de Bruxelles, stand "Constrasts", dans le secteur "Design". Mais elle veut surtout faire valoir l'éminence d'un "cross over" culturel entre la Chine et le reste du monde dans le large domaine artistique sans discrimination entre l'Art et le Design. Gr’ce à son sens de la non-discrimination, elle fait la promotion des artistes internationaux en Chine ý l'aide d'un programme de Résidence pour des jeunes artistes ; ils peuvent ainsi vivre en Chine et travailler avec des artisans locaux afin d'apprendre des techniques ancestrales. Elle veut participer avec ses œuvres et ses artistes à la grande globalisation du 21e siècle. Son idée est de re-modeler la culture chinoise en ré-inventant la tradition. Selon ses paroles, la culture chinoise, depuis Confucius, n'est pas basée sur la focalisation, contrairement à l'occidentale où la spécialisation est exigée. C'est comme dans la peinture chinoise où il n'y a pas de point de fuite et la perspective est mobile. Toute approche de la culture en Chine, selon Pearl, est aussi mobile : quelqu'un qui s'exerce dans le domaine artistique doit explorer, expérimenter tous les mediums et de cette façon progresser plus vite. Un artiste doit apprendre la peinture, la sculpture, la photo, la vidéo… il doit être bon en tout !
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