Jacques Villeglé
au Centre Georges Pompidou
Jacques Villeglé
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Jacques Villeglé

Jacques Villeglé

 
 
 
 
Après une queue interminable, au-delà des escaliers mécaniques, dans le sas avant le passage au tourniquet, il est là, son chapeau sur la tête, un sourire aux lèvres… Il m'embrasse, un verre de bière à la main ! Jacques Villeglé est là comme s'il était avec des amis à un comptoir de Saint-Germain, faisant une pause avant de continuer sa promenade dans les rues de la ville.

Dès l'entrée, ses "affiches" (pourquoi dit-on si facilement affiches et non œuvres quand on parle de ses dernières… ce n'est pas une question, la réponse est si évidente – juste une constatation) nous enrôlent, nous séduisent. Couleurs éclatantes, ces grandes compositions abstraites nous enveloppent : nous sommes dans un univers que nous connaissons. Ne sommes nous pas dans la rue, vaquant à nos occupations quotidiennes, entourées d'affiches publicitaires que nous regardons à peine mais qui colorent tellement nos trottoirs ?

Une femme chapeautée nous tend son plus beau sourire, à défaut de ses bras, chargés de couleurs. Le mannequin sur papier, en noir et blanc, artefact d'une certaine beauté consumériste, n'est déjà plus qu'un souvenir, recouverte en partie par des ailes d'une autre vie.

L'oiseau de Jacques Auriac, émergeant d'un fatras de signes, dans un clin d'œil porte en son bec une image dérobée à un autre univers.

Les silhouettes de Dubuffet servent de prétexte à une variation d'un autre genre : une prise en otage de la peinture de l'autre, pour mieux la restituer : n'est-ce pas l'amour de l'art et celui du collectionneur qu'il partage ainsi avec nous ?

De salle en salle, une centaine d'œuvres des années 1940 à nos jours, classées par thèmes, parmi lesquelles notre œil flâne (Jacques Villeglé se décrit bien comme un flâneur !), s'arrête sur un détail avant de poursuivre sa promenade de l'œuvre et de passer à une autre.

A travers ces affiches lacérées, d'une pirouette, Jacques Villeglé nous offre à partager sa vision de la réalité, une grande tapisserie où ne s'entremêlent pas uniquement images publicitaires, photos réalistes, dessins, tout ce qui fait notre environnement urbain et commercial mais aussi ces mondes parallèles que sont nos esprits. Si Jacques Villeglé se joue de nous, de notre perception, de notre vision de ce monde de la consommation qui nous entoure, ne serait ce pas pour mieux nous ouvrir les yeux ?
 
Véronique Grange-Spahis
Paris, octobre 2008
Thalys
 
 
Jacques Villeglé, La comédie urbaine
Centre Georges Pompidou, Paris, du 17 septembre 2008 au 5 janvier 2009
tél. : +33 1 44 78 12 33 - www.centrepompidou.fr - www.villegle.fr
Lire aussi l'article "Les signes de Villeglé éclairent notre espace urbain" de Damien Sausset en 1999
 
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