Jean-Marc Tingaud
Fragments, Photographies à Bibracte
Jean-Marc Tingaud
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Jean-Marc Tingaud

Jean-Marc Tingaud

Musée d'archéologie

Disons-le d'entrée de jeu, cette exposition de photographies dans un cadre magnifique et insoupçonnable est des plus surprenantes.

La directrice du musée de Bibracte, Madame Laïla Ayache, a proposé au photographe Jean-Marc Tingaud, d'exposer au sein même des collections du Musée de Bibracte, dans ce site archéologique (Morvan-Bourgogne). Il connaissait bien ce musée – ayant des attaches dans cette région depuis de nombreuses années. "J'aime le site, la belle nature qui l'entoure, l'architecture de Pierre Louis Faloci." Ce musée jouxte depuis quelques années un Centre européen de recherche archéologique.

Jean-Marc Tingaud a voyagé dans le monde entier et a rapporté des milliers d'images et réalisé de nombreuses commandes. Il notamment vu les vestiges du Machu Picchu en 1973 et de Tikal au Guatemala en 1974, les Ex-voto en fer blanc du Sri Lanka en 1982. Il a réalisé en 1985 une commande pour le bimillénaire de la ville d'Autun (les Stèles), les Moaïs de l'Ile de Pâques en 1987, la collection d'art populaire de Patrick Diant, en 2013, celle d'art africain de Patrick Caput en 2016.

Jean-Marc Tingaud entretient un rapport très singulier à l'archéologie. Il déploie un "inventaire" qu'il a conçu lui-même à partir de sa pratique et ses recherches personnelles. Ce sont ce qu'il nomme "des panthéons intimes, résonnant comme des portraits". Des images d'intérieurs qui ne sont pas des décors mais des "fragments" de réalité des occupants, des objets épars ici et là, parfois cloués sur un mur, des vêtements, des images fanées d'une autre époque, des éléments visuels qui interrogent soudainement le spectateur dérouté parce ce qu'il voit. Et là, tout à coup, la réflexion survient. Nous cherchons mentalement ce que le photographe a voulu traduire, vers quelles pistes il a voulu nous conduire par des glissements subtils. Finalement, les images que nous voyons sont passées par une succession de phases, matérielles et spirituelles. Puis elles ont pris une forme définitive – fixées par l'artiste. Les images mentales sont là comme des séquences, les plans surgissent comme au cinéma.

Il s'attache à ce qui reste dans les intérieurs qu'il capte avec son appareil lors de ses voyages. Il épingle un moment de réalité qui semble éloigné mais qui réfléchit l'identité de l'être qui vit là parmi ses objets, ces décors, ces éléments épars, ces fragments de "réalité ordinaire" ou "insolites", ou inimaginables, pourrait-on dire finalement ! C'est ce qui apparaît ici dans cette exposition magnifiquement mise en scène dans ce musée d'archéologie. Jean-Marc Tingaud écrit : "Les Intérieurs  sont l'arête centrale, le résultat le plus visible de cette recherche patiente et obstinée. Elle trouve son aboutissement avec le recueil intitulé Un monde, publié en 2015. C'est dans l'intimité de mes contemporains, en observant les séquelles de la petite et de la grande histoire, au hasard des continents, que mon travail s'est trouvé fécondé, patiemment construit et finalement révélé, sur des terrains où parfois vestiges archéologiques et chroniques intimes se croisent…"

La vision intérieure du photographe rejoint la vie des personnes "anonymes" dans leurs intérieurs qu'il a capturés comme des épiphanies. Il nous révèle tout un monde de sensations par son champ visuel élaboré à la manière d'un entomologiste.

Ici, la poésie ruisselle comme l'infinie mémoire de nos temps anciens révélés dans cet espace et dans cette campagne immémoriale.
 
Patrick Amine
Paris, mai 2019
 
 
Jean-Marc Tingaud - Fragments - Photographies
Du 16 mars au 11 novembre 2019
Musée de Bibracte, Mont Beuvray, 71990, Saint-Léger-sous-Beuvray.
www.bibracte.fr

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