Vernissage public pour l'exposition Soulages
 
Pierre Soulages
Pierre Soulages
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Pierre Soulages
Pierre Soulages
 

Pierre Soulages

Pierre Soulages, 19 juin 1963 Huile sur toile
Collection Centre Pompidou, Musée national d'art moderne,
Diffusion RMN © Adagp, Paris 2009

 
 
 
 
 
De longues files ondulent et se prolongent jusque dans les hauteurs du parvis du Centre Pompidou.
Un public impassible attend de pouvoir pénétrer le temple parisien de l'art contemporain.
Dés l'instant ou l'on accède à la première salle de l'exposition, les longues marches immobiles sont presque oubliées…
Nous sommes alors plongés dans une chronologie qui inscrit d'emblée la démarche didactique de cette monographie, il est vrai que tout le monde ne sait pas encore qui est cet artiste pourtant parmi les plus fameux de la scène française.
Il est bon de voir au jour quelques pièces rarement sorties de l'antre d'heureux collectionneurs. C'est une sorte de bain de jouvence, une exposition idéale pour un jeune artiste, les œuvres sont datées aux environs des années 50, l'artiste à une trentaine d'année.
Plus l'on franchit de salles, plus les formats des œuvres s'étirent, provoquant la démesure, l'espace, l'infini. Plus les dimensions des tableaux sont monumentales, plus le noir, parfois encore de broue, gagne en densité et en occupation de la surface.
Et puis c'est l'espace même de l'exposition qui s'étroitise vertigineusement en une sorte d'entonNoir, comme si les longues files d'attentes n'avaient pas suffi à nous convaincre du privilège d'assister à un tel spectacle.
Nous allons devoir réduire notre pas, patienter et désirer notre révélation, pour gagner la lumière nous devrons rétrécir et passer le chaos.
Et c'est la régression qui nous entraîne jusqu'à la grotte, et nous voyons les flammes, les ombres, nous nous voyons comme dans une machine à remonter le temps, hommes des cavernes émmerveillés et effrayés autant par le spectacle de la lumière scintillante !
Cela prend un certain temps, l'espace se mérite, mais l'émotion nous comble, nous pénétrons enfin l'Outrenoir. C'est certainement le plus beau moment de l'exposition, ensuite, abassourdis, nous découvrons encore quelques trésors habituellement bien gardés.
Nous voyons le va et vient des recherches de Soulages, et puis enfin nous sommes au cœur de cette tendre toile ou siège le Maître en personne, il attend son public, patiemment, c'est un rendez-vous qu'il a pris il y a bien longtemps, dans une autre archéologie ; celle de ses collectionneurs, de ses marchands, de ses contemporains de tous poils de Martre, admirateurs et artistes confondus.
Tout le monde s'accorde pour faire une sorte d'aura autour de ce monument vivant de la peinture contemporaine. Il sert des mains, embrasse des joues, échange quelques mots, une sorte de danse silencieuse s'est mise en place, et chacun se retire aprés avoir salué sans trop s'attarder, mesurant certainement l'envie des autres d'approcher l'artiste.
La moyenne d'âge est au moins aussi élevée, que le sentiment d'une intense émotion est perceptible.
Ce rendez-vous semble si précieux, il arrive de si loin cet outrehumain.
La beauté envahit les visages, parfois si vieux, les corps usés qui pourtant semblent se raidir, ce ne sont pas des anciens combattants, et pourtant il faudra bien songer un jour à faire une statue en hommage aux collectionneurs, qui délicatement ont soutenu de nombreux artistes, nous livrant au final de somptueux patrimoines.
 
Jean-Christophe Caspar
Paris, octobre 2009
 
 
Pierre Soulages, du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010
Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04
www.centrepompidou.fr - tél. : +33 1 44 78 12 33

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