Claudio Parmiggiani à Toulon, exporevue, magazine, art vivant et actualité
Claudio Parmiggiani à Toulon
 
 
feu
purificateur
traces de suie
suspension
du temps
claudio parmiggiani
 
Claudio Parmiggiani
 
 
Il est des causes à soutenir, celle du nouveau centre méditerranéen d'art de Toulon créé par le Conseil général du Var, France, en est une. Il est parfois des symboles nécessaires, des résistances obligées.

Pour sa première exposition, c'est l'artiste Claudio Parmiggiani qui a été choisi par Sophie Biass-Fabiani, directrice du centre, pour la force de son œuvre. Il a en effet enfumé le bâtiment, faisant surgir, à partir des traces de suie déposées par le passage du feu, la mémoire d'une existence antérieure. C'est un geste de table rase, comme si le feu effaçait le passé, commente la conservatrice. Geste radical, s'il en est, feu purificateur pour faire oublier qu'on est dans un bastion du Front National. Les murs de l'ancienne sous-préfecture restituent une histoire inventée par l'artiste : une mémoire au bâtiment, mais fausse et fabriquée. Une étrange odeur d'huile et de brûlé règne dans les trois étages. Dans cet espace dépouillé, le spectateur rencontre tout au long de 10 pièces des empreintes de tableaux, flacons, livres et même de statues, sorte de formes humaines dissoutes... Au cœur de cette maison-fantôme, se trouve réunie une série d'horloges dont le mouvement est arrêté, évoquant la suspension du temps à Toulon. Au dernier étage, l'installation, qui clôt le parcours, constituée d'une quarantaine de m2 de pigment jaune répandu sur le sol, seul point de couleur de l'exposition, provoque l'éblouissement, comme si'l y avait une rédemption possible. Tout n'est pas perdu à Toulon, explique Sophie Biass-Fabiani affirmant que l'aspect politique de l'exposition ne faisait pas partie de la commande passée à l'artiste.

C'est comme si tout naturellement l'atmosphère était devenue très lourde dans ce lieu-sanctuaire. C'est théâtral, très connoté... cela en deviendrait presque insoutenable : souvenir amer d'un passé fictif, peut-être nazi. A n'en pas douter, cette exposition va entraîner bien des réactions !
Muriel Carbonnet
Paris, octobre 1999

Claudio Parmiggiani, Luce, luce, luce…, Hôtel des Arts, Centre méditerranéen d'art, Toulon, France, jusqu'au 31 octobre 1999
Claudio Parmiggiani, L'Isola del Silenzio

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