Poésies de Jan Fabre
Stigmata, Mac Lyon 2016
 
 
 
 
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
 
 
 
 
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
Jan Fabre Lyon 2016
 

Jan Fabre Lyon 2016

Jan Fabre Mac Lyon 2016

Le jour du vernissage de Jan Fabre – toujours aussi alerte et en pleine forme – promettait de nouvelles surprises quant à l'annonce de sa performance qui devait avoir lieu à 18 h sonnante au Vélodrome. En attendant, il était impressionnant de découvrir la grande salle du Mac où étaient installées un grand ensemble de maquettes, d'œuvres liées à toutes ses performances, dessins divers, objets, table cloutée, mannequin bardé de billets de banque sur toute la longueur de la salle et sur des tables – à la manière pourrait-on dire de la Galerie du Temps du Louvre-Lens ! La scénographie étant de Jan Fabre et de Germano Celant, ils l'avaient expérimenté auparavant au MAXXI à Rome puis à Anvers au M HKA. L'idée était originale pour embrassez les multiples étapes de son travail de performer. N'oublions pas qu'il renoua avec la performance "Sanguis/ Mantis", évoluant dans une armure, dessinant avec son sang, justement à Lyon en 2001 lors le festival des Polysonneries, où j'étais présent avec pas plus d'une vingtaine de personnes, l'équipe de Fabre comprise. Plus tard, on le vit au Palais de Tokyo à Paris (2004) où il réalisait une performance dans une cage en verre avec Marina Abramovic. Fabre était à Lyon en 2004 pour ce volume impressionnant de films après son exposition "Gaude succurrere vitae", Réjouissez-vous de venir en aide à la vie, films qu'il a offert au MAC de Lyon. Finalement, Thierry Raspail, le directeur qui a de la suite dans les idées et des partis-pris esthétiques particuliers, a réalisé une opération remarquable en conservant cette collection de films qui montrent les débuts de Jan Fabre élaborant ses performances les plus dadaïstes et les plus surréalistes ! N'oublions pas qu'il est belge et ne s'empêche pas de revisiter une certaine histoire de l'art.

Ici les tables transparentes offrent une lecture de ses innombrables interventions et actions qu'il a réalisées depuis presque 30 ans. Ce qui perceptible ici, c'est la mise en scène du corps, comme il a pu le faire dans ses chorégraphies ces dernières années avec ses diverses pièces des plus esthétiques aux plus singulières, et parfois liées à un certain sens de l'excès par la profusion d'images insolites et baroques. Les dessins au Bic bleu : L'Heure Bleue, sont présents comme une des grandes composantes de son style à travers le temps. L'exposition qui nous est donnée à voir rassemble plus de 600 éléments qui composent l'univers de Jan Fabre dans tous ses états. Photos, dessins, maquettes, livres, cahiers, des reproductions d'articles d'événements liés à ses voyages et à ses interventions à l'étranger, aux Etats-Unis notamment, des films vidéo, des costumes liés aux performances avec Ilya Kabakov (A Meeting) par exemple, des entretiens avec un scientifique, les murs reproduisent des pages de son Journal de nuit (qui vient de paraître aux éditions de L'Arche, Paris). Pendant toute la durée de l'exposition, on peut voir un film de fiction de Pierre Coulibeuf, remarquable par son esthétique. Le cinéaste le suit depuis de nombreuses années, son film s'intitule : "Doctor Fabre will cure you", avec l'artiste et Ivana Jozic.

L'exposition de Jan Fabre est réalisée comme un entomologiste qui se serait pris comme sujet d'étude. Ce qui permet au public de saisir une part importante de son esthétique et de son voyage dans le Temps et dans la sphère des arts contemporains. Ce qui est important par rapport à notre époque quelque peu étriquée et souvent sinistre, c'est la présence poétique de Jan Fabre, celle de l'expérience intérieure de vivre, fête et ou drame, dans tous ses états.

La Performance était en tous points étonnante par son effet de surprise sur les spectateurs venus nombreux au Vélodrome historique. Le temps était au beau fixe, 25 degrés. Jan Fabre était en costume sur son vélo ; Poulidor commentait la scène avec son accent et sa verve naturelle pleine de compassion et d'élan presque sentimental pour l'artiste dont il avait visité l'exposition la veille, le nommant ici le "cannibale de l'art", puisque au fil des tours du stade, Jan Fabre se mit à manger de la viande crue, des steaks que lui donnait son assistante le long du parcours ! qui ont produit étonnements et applaudissements de la foule conquise et emballée par le phénomène ; Eddy Merckx était lui aussi formidable dans ses commentaires comme les deux journalistes belge et français qui étaient présents. Evidemment, Jan Fabre a réussi à ne pas battre le record de Merckx ! Il termina son dernier tour de l'heure en fumant une cigarette allègrement…
Il avait juste pu faire 22 km… C'est une performance, néanmoins ! Bravo.
 
Patrick Amine
Lyon, septembre 2016
 
 
Jan Fabre, Stigmata – actions & performances 1976-2016
Mac de Lyon - 30.09.2016 - 15.01.2017
Cité Internationale, 81 Quai Charles de Gaulle. 69463 Lyon
Performance au Vélodrome de la Tête d'Or, en présence de Eddy Merckx et Raymond Poulidor, intitulée : "Une tentative de ne pas battre le record du monde de l'heure établi par Eddy Merckx à Mexico en 1972 (ou comment rester un nain au pays des géants)". Photo performances Gilles Reboisson.
www.mac-lyon.com

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