LE MAGAZINE
d'ExpoRevue


Walker Evans


On voudrait parler de Walker Evans sans dire : c’est le plus grand photographe de ce siècle. On souhaiterait parler de lui avec rigueur sans utiliser ce genre de superlatif désormais éculé. Il faudrait sans doute décrire l’émotion qui nous saisit à la vue de ces tirages. Il faudrait aussi raconter combien l’œuvre de cet américain ne se livre pas ainsi, combien il faut apprivoiser ces images, combien il faut vraiment aimer la vie et le réel pour découvrir l’extraordinaire beauté de ces images. Oui, il faut voir les images de Walker Evans, comprendre comment une exigence de réalité s’est alliée dans son œuvre à tout refus de sentimentalisme, comment l’enregistrement de la misère américaine des années 1930 passait forcément par une compréhension des signes dans l’espace public, comment enfin, il fut le premier à comprendre que l’aliénation des masses c’était d’abord celle du réel. Rarement exposition nécessite à ce point là un voyage. Rarement, il vous sera donné de voir les sources de l’esthétique photographique de cette fin de siècle avec une telle clarté.

D. S.

New York : Metropolitan du 1er février au 14 mai 2000, MOMA

Sommaire
Edito