peut-être pas
de paysage
sage.
Daniel Locus
Daniel Locus. Bellewaerde
Le paysage comme prétexte ? Comme faire-valoir ou comme faux semblant ? Sans nul doute. Le propos de Daniel Locus se situe bien ailleurs. Dans l'impassibilité, dans l'incompassion de l'histoire face à ces paysages voulus flous, sales, presque moches - mais annotés de quelques références imparables.
Daniel Locus. Guernica
Or, Locus est un photographe professionnel et volontiers perfectionniste, nous savons de quoi nous parlons. Ses échappées expressives vont à contresens, comme ses Table Talks qui capturent des désastres post-prandiaux, reliquats des fastes qui les ont précédés. Dans les paysages, rien de tout ça. Les cadavres ont été absorbés par l'humus, les armes enfouies sous les couches chtoniennes, les cris absorbés par l'éther, à tout jamais. Seuls subsistent des toponymes, des dates et des bilans. Sombres, bien sûr. Mais pas innocents, pour qui comprendra.
Locus est connu comme un garçon mesuré, courtois, presque placide parfois. C'est donc avec une élégante discrétion qu'il nous évoque des massacres absurdes, en parfait humaniste qu'il se cache d'être - mais cela n'échappera à personne de sensé.
Daniel Locus. Dien Biên Phù
Le lieu d'exposition est tout aussi insolite. Un salon de coiffure, figurez-vous. Nous connaissions les restaurants, hôtels et autres boutiques qui ont eu des succès divers, et plus ou moins éphémères. Ici, ce siège unique a traversé les décennies et les modes. Le maître coiffeur-galeriste-éditeur l'entoure de son aura grave et recueillie : son troisième œil s'égare volontiers sur ses accrochages passés, présents et surtout futurs…
János Kovács
Bruxelles, septembre 2007
Daniel Locus. Essai d'intégration d'une nécropole dans un site quelconque