City Sonic, Cap Sonic, 2011
le son dans la cité à Mons
City Sonic
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City Sonic

Isa Belle & Paradise Now, Fly Wash, © Isa Belle

 
 
 
 
Mons, vendredi 26 août, 17h : la rue piétonne du centre ville, bordée de magasins franchisés tristement ordinaires, est déserte. A ce vide symptomatique d'une économie en berne répond un plein : le son. Un son conçu pour abrutir, composé d'annonces commerciales et de très mauvaises musiques diffusées par haut-parleurs placés de part et d'autre des enseignes. Big brother is watching you…
Fuyons !

18h. Ouverture des festivals Cap Sonic, organisé par le Manège de Mons et City Sonic, conçu par Transcultures et la Ville de Mons. Dans la Grande halle des Abattoirs, qui se veut être le point de départ de ce parcours sonore expérimental ayant lieu dans plusieurs endroits de la ville, se tient une exposition parfaitement maîtrisée et agencée. La diversité des pratiques présentées et l'excellence du niveau de chacune s'opposent à merveille aux parasitages sonores des rues commerçantes. Ici l'art s'adresse à l'intelligence des oreilles et des sens en explorant les rapports entre son et installation. Citons pour exemple le travail sculptural de Gregor Hildebrandt, Nebukadnezar, composé de dizaines de disques vinyles empilés les uns sur les autres, subtil clin d'œil à la Colonne sans fin de Brancusi.

Philippe Frank et Anne-Laure Chamboissier nous conduisent ensuite à la salle Saint-Georges située sur la Grand'Place, point d'orgue du festival, où nous attendent les remarquables installations de Perrine Joveniaux et Stéphanie Kozik, Livescape Sonic Zoo. A l'entrée, la fascinante pièce Symphony for Mandarins présente une dizaine de mandarins installés dans une vaste et élégante cage. Leurs chants ainsi que leurs légers et fluides mouvements provoquent des compositions musicales surprenantes qui se confondent à une base sonore minimaliste et délicate. A la salle Saint-Georges, la technologie de pointe, faite de capteurs et autres techniques complexes, s'allie à une réflexion sur les origines, la nature et sa force poétique sonore.

S'en suit une multitude de lieux, d'artistes aux installations des plus inventives, et de propositions diverses et variées qu'il serait vainc de résumer ici. Concerts, Urban BBQ, performances, bornes d'écoutes, etc. rythmeront ces festivals jusqu'au 11 septembre.

Soulignons pour conclure la dimension prospective de la programmation qui donne à voir et à entendre simultanément les ténors du domaine mais aussi de très jeunes artistes. Cela est rendu possible par un travail de fond qui a pris la forme de workshops et d'interventions entrepris par les organisateurs, notamment Philippe Frank et Anne-Laure Chamboissier, avec les Ecoles Supérieures d'art de Mons, ESAPV, La Cambre et l'Erg, Bruxelles, l'Ensa de Bourges et l'Esad de Strasbourg. On imagine aisément, pour les étudiants sélectionnés, comme il fut stimulant de développer leurs recherches dans la perspective de présenter leurs travaux dans ces festivals.
 
Nathalie Stefanov
Bruxelles, septembre 2011
 
 
City Sonic, Cap Sonic, Mons, du 27-08 au 11-09-2011
www.transcultures.be

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