Domaine de Chaumont-sur-LoireIl était une fois… Saison d'art 2025
Chaumont-sur-Loire, Anne Et Patrick Poirier
Chaumont-sur-Loire, G&K
Chaumont-sur-Loire, Fabienne Verdier
Chaumont-sur-Loire, Nicolas Alquin
Chaumont-sur-Loire, Miguel Chevalier
Chaumont-sur-Loire, Olivier Leroi
Chaumont-sur-Loire; Daniel Firman
Chaumont-sur-Loire, Claire Trotignon
Chaumont-sur-Loire, Carole Solvay
Chaumont-sur-Loire, Stéphane Eroune Dumas
Chaumont-sur-Loire, Sophie Zénon
Chaumont-sur-Loire, Yann Lacroix |
Les artistes de cette annĂ©e : Fabienne Verdier, Claire Trotignon, Alquin,Daniel Firman, Sophie Zénon, G&K, Stéphane Érouane Dumas, Olivier Leroi, Carole Solvay, Anne et Patrick Poirier, Yann Lacroix, Miguel Chevalier et Vincent Laval.
Il était une fois… le ton est donné pour voyager dans ce domaine afin de découvrir les pistes de déambulation autour des créations de cette saison d’art 2025, tracées et imaginées par 14 artistes. Chantal Colleu-Dumond a placé la saison sous le signe du conte. Nous avons été happés par la création du duo G&K, Katarzyna Kot et Stéphane Guiran (lequel a déjà créé une œuvre pérenne pour le Domaine, Le nid des murmures (2017) composé de géodes de quartz glanées dans l’Atlas marocain. Fleurs de pierres cueillies par la main de l’homme…) – intitulée : La forêt qui murmure, avec une installation musicale très intéressante du studio Isotone de Montréal. Le duo s’est inspiré du concept de Symbiocène de Glenn Albrecht : "Nous partons à la rencontre de ce que nous appelons des Grands Vivants, c’est-à-dire de grands espaces naturels sensibles, à la fois merveilleux et fragiles, comme les glaciers, les forêts primaires, les fleuves… Nous écoutons leur mémoire millénaire, interrogeons notre place dans une communauté de destin avec tous les autres vivants de notre planète, pour repenser demain, réparer notre lien au vivant et retrouver du sens." Nous avons des images de l’impressionnante forêt primaire de Bialowieza, en Pologne, G&K nous proposent de nous connecter avec cet "être-lieu" qu’ils considèrent doté d’une conscience et d’une capacité à interagir avec nous. Cette œuvre multiple et hétérogène est une création très originale et très bien pensée dans sa mise en scène conceptuelle, technique et matérielle. Quant à Claire Trotignon, je l’avais découverte en 2011 à Metz avec son installation architecturale réalisée avec des lames de bois (au centre Pompidou-Metz). Aujourd’hui, ce sont des séries de collages de dessins sérigraphiés sur du papier de soie. Les formes feuillues sont bleues ou noires avec des fragments d’architectures enfouies dans cette forêt, sur fond blanc, où tout semble flotter. L’effet produit de ces dessins emporte le regard et l’imaginaire. Nicolas Alquin sculpte des hommes dans le bois des arbres que l’on trouvera dans La grange aux abeilles dans une lumière tamisée. Plus loin, on verra dans l’Auvent des Écuries L’éléphant de Daniel Firman en équilibre sur sa trompe… l’idée plaira aux enfants. Carole Solvay joue à,sa manière sur l’air, l’espace, la suspension des éléments en créant des formes, des structures de plumes ébarbées et brodées rappelant des cocons où l’on peut penser que quelques éléments ont pu s’échapper. Vers le pont-levis, la Tour de Diane a été transformée pour s’animer avec la création d’Anne et Patrick Poirier, des artistes toujours surprenants, qui ont suspendu un lustre à l’envers avec des bougies qui reflètent la lumière par les cristaux et de petits miroirs accrochés aux fils. Ce renversement produit un réel effet sur le spectateur. Dans la nouvelle Galerie digitale, Miguel Chevalier a conçu une Meta-Nature IA, ce sont quatre tableaux aux lumières irisées pour évoquer les quatre saisons. Ce dernier avait créé un Dôme, intitulé : In-Out/ Paradis artificiels (en 2017), une installation multisensorielle où l’on pouvait se promener à l’intérieur en étant complétement absorbé par les séquences de lumières. Très étonnant ! Cette édition fait une très grande place à Fabienne Verdier. Ses œuvres magnifiques (aux multiples formats) sont installées dans les Galeries Hautes du Château. Un ensemble formidable dont j’avais pu découvrir quelques-unes lors de l’exposition au musée Unterlinden de Dijon (Le champ des étoiles, dans la nouvelle salle, plus des œuvres à l’intérieur du musée, 2022-2023). Intitulée : Poétique de la ligne, l’artiste nous conduit et nous enveloppe dans les traces, les écritures et les peintures-calligraphiques de son œuvre poétique et emplie d’une expérience de la nature. Un catalogue a été édité à cette occasion par le Domaine. "Cabriolant dans l’herbe (2025) a été créé par Fabienne Verdier spécialement pour l’exposition. Elle y emploie la technique qu’elle a mise au point du "walking painting". Ainsi marche-t-elle sur la toile en tenant au-dessus de ses épaules une douille remplie de peinture. La ligne et ses exubérances naissent de l’action combinée de son déplacement et de la gravité. On songe au dripping inventé par Max Ernst (1891-1976) et perfectionné par Jackson Pollock (1912-1956) à partir de la fin des années 1940, ce jeté de peinture directement depuis le pot, le tube ou le bout d’un bâton. Fabienne Verdier nous semble aller plus loin dans sa manière de solliciter la puissance énergétique de la matière picturale. Elle l’engage dans le processus en la faisant peser. Ce n’est plus seulement un geste expressionniste qui fait œuvre, relié à l’inconscient, mais également l’action d’un corps mêlé à un autre corps, une danse associant deux personnes." Note Guillaume Logé, auteur du catalogue et commissaire. Fabienne Verdier aimée à citer cette phrase de Montaigne : "J'aime l'allure poétique, à sauts et à gambades" Quelques dessins et quelques notes de ses carnets parsèment cette promenade de salle en salle où se découvrent ses peintures. On pourra découvrir également les sculptures de bois entrelacés de Vincent Laval, les matières peintes aux techniques mixtes, Sophie Zenon, les plumes particulières d’Olivier Leroi et les peintures de Yann Lacroix. Et non loin par les fenêtres ou vers le château, la Loire coule… Et avec elle notre imaginaire se délie et s’emballe en revoyant les œuvres installées aujourd’hui et hier dans le Domaine de Chaumont. Patrick Amine
Chaumont-sur-Loire, juillet 2025 Domaine de Chaumont-Sur-Loire, 41150 Chaumont-Sur-Loire du 29 mars au 2 novembre 2025 (Chaumont-sur-Loire est situé entre Blois et Tours, à 185 km de Paris) www.domaine-chaumont.fr - tel. : +33 2 54 20 99 22 |