Quatre expositions au CAPC de Bordeaux
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L'exposition nous convie à des confrontations entre l'œuvre d'Absalon (1964-1993) avec huit artistes de sa génération: Alain Buffard, Dora García, Robert Gober, Felix Gonzalez-Torres, Marie-Ange Guilleminot, Mona Hatoum, Laura Lamiel, Myriam Mihindou, ouvrant les différents champs de réflexions artistiques sur des dialectiques et des perspectives multiples.

Victime du sida, Absalon disparut à 29 ans et sa production artistique fut courte, sept ans (de 1986 à 1993) mais très intense et prolifique, elle marqua son époque ; reconnu internationalement pour ces Cellules, dont les dessins préparatoires, les maquettes et la reconstruction à échelle 1/1 des six espaces, font la présence majeure de l'exposition, (deux de ces cellules furent créées par Absalon en 1991 lors d'une première invitation au CAPC et font depuis partie de la collection).

Pour le visiteur c'est une expérience à vivre et à explorer physiquement et mentalement qui peut lui permettre d'approcher l'univers de l'artiste.
Cette exposition présente aussi de nombreuses œuvres, dessins, projets et expérimentations moins connues comme ces petites sculptures fragiles en terre et fil de fer dans des boites en carton, réalisées par l'artiste sur une plage de Ashdod où il vécut comme un nomade dans une cabane après sa sortie d'un service militaire traumatisant. A cette époque, il s'appelait encore Eshel Meir et c'est un peu sa pré-histoire racontée, avant son arrivée à Paris, le début de ses études et le changement de son nom en Absalon. Trois petites œuvres (Culture, Bande de guerre, Sisyphe, 1986) qui nous sont parvenues et où l'on peut déjà diserné l'ébauche des concepts futurs : son œil critique, la construction d'un espace protecteur et de retraite, la figure esseulée, fragile, sur fond de nomadisme.

A Paris, la confrontation à la vie artistique, lui permit de développer ses idées dans un rapport plus lié au corps, au réel et à la culture moderne et contemporaine, pour arriver à l'aboutissement des constructions architecturales géométriques d'un blanc immaculé que sont les Cellules, dans lesquelles Absalon testait ses espaces comme centre de retraite à la fois physique et mental.
Objets architectoniques incarnés par la corporalité de l'artiste, cocon de vie et de création qu'il aurait aimé voir construites réellement dans différentes villes mondiales (Paris, Zurich, Francfort, New-Yoyk, Tel Aviv, Tokyo). Cette corporalité devient absolue dans ses dernières œuvres, des vidéos liées à des performances où il explore les limites de son corps, comme dans Bruits,1993 où il s'épuise à crier jusqu'à son dernier souffle et Bataille,1993 contrepoint métaphysique où Absalon se bat contre les limites du cadre, contre un ennemi invisible, peut-être celui qui l'emportera quelques mois plus tard.

Presque trente ans après le décès d'Absalon, nous avons peut-être le recul nécessaire pour nous confronter à sa démarche singulière et à celles des huit autres artistes liées aux années 1980/90 dans un rapport historique avec les questions culturelles, spirituelles, identitaires, poétiques et sentimentales.
C'est à une relecture de son œuvre et de ses non-dits, en dialogue avec des œuvres choisies des autres artistes que nous convient les commissaires, des questionnements sur le rapport de l'artiste à la société, la fragilité de l'individu avec des projections sur notre époque aux résonances politiques, formelles, affectives, voir virales et pandémiques qui nous interrogent encore aujourd'hui.
 
Pascal Vrignaud
Bordeaux, janvier 2022
 
 
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Quatre expositions au CAPC de Bordeaux – Millésimes des crus 2021
Absalon Absalon
Commissaires : Guillaume Désanges et François Piron
CAPC Musée d'art contemporain de Bordeaux
www.capc-bordeaux.fr

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